Intervention de Catherine Lemorton

Réunion du 9 juillet 2013 à 9h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Lemorton, présidente de la Commissio :

Nous recevons ce matin le professeur Michel Reynaud, chef du service de psychiatrie et d'addictologie de l'hôpital Paul-Brousse.

À la demande de Mme Jourdain-Menninger, présidente de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), le professeur Reynaud a coordonné un important travail de réflexion sur les orientations à retenir pour bâtir une politique rénovée de réduction des risques et des conséquences des addictions. Il a rendu son rapport, intitulé Les dommages liés aux addictions et les stratégies validées pour réduire ces dommages, il y a un mois. Sous la forme de trente et une fiches thématiques claires et pédagogiques, il s'agit d'un précieux outil de réflexion, particulièrement intéressant.

Monsieur le professeur, en demandant que les politiques idéologiques prohibitionnistes, que vous jugez coûteuses, peu efficaces, voire contre-productives, soient remplacées par une politique de réduction pragmatique des dommages liés aux drogues, vous prônez un véritable changement de paradigme. Ainsi, vous préconisez une meilleure cohérence de la législation contre les drogues licites et illicites, la tendance à focaliser l'attention sur la pénalisation du cannabis entraînant la sous-évaluation des dommages de l'alcool chez les jeunes.

Je vous laisserai évoquer la piste d'intervention privilégiée que constitue la fiscalité sur ces drogues licites – c'est-à-dire permises – que sont le tabac et l'alcool. Vous êtes également favorable à un meilleur contrôle du marketing, et la majorité est également convaincue de son utilité.

Nous vivons au sein d'une société addictogène et anxiogène. Les addictions naissent de la rencontre singulière d'un individu et d'une substance psychoactive, l'effet d'une telle rencontre variant d'un individu à un autre. Une substance n'est pas moins dangereuse parce qu'elle est culturelle ni plus dangereuse parce qu'elle est illicite. Mes propos reposent sur l'expérience de terrain.

J'espère que, lors de nos réflexions relatives à une prochaine loi, la santé publique primera sur tout autre intérêt, fût-il économique.

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