Intervention de Nicolas Dhuicq

Réunion du 17 juillet 2013 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dhuicq :

Par-delà l'éthique, le courage et le professionnalisme des soldats français, plusieurs questions se posent dans le cadre de cette opération. La première est que le Mali est un pays divisé, sans accès à la mer ni matières premières. Je m'interroge d'ailleurs sur cette volonté de maintenir des frontières artificielles héritées de la colonisation, et nous n'avons pas fini de connaître des déboires en Afrique si nous continuons sur cette voie. Nous sommes en plein paradoxe, car nous continuons à parler de souveraineté alors que le ministre de la Défense annonce l'acquisition de drones américains. Si l'on se réfère à l'échec de la « germanisation » de drones américains par l'Allemagne, avec un coût de 500 millions d'euros, on peut s'interroger sur le projet de « francisation » de dix des drones que nous allons acquérir. Il y a également une interrogation sur le choix crucial à effectuer entre les ravitailleurs en vol et l'A400M Atlas. Je doute également de la cohérence du raisonnement lorsque l'on annonce des suppressions de postes supplémentaires dans le domaine du soutien, alors même que la projection de nos hommes ne s'est pas faite dans des conditions aussi satisfaisantes qu'on veut bien le dire et que sur le terrain ils ont parfois manqué de l'essentiel. Je pense que le Livre blanc est dénué de toute pensée géostratégique. Nous nous trouvons face à la question fondamentale de savoir si le pays sera encore capable d'intervenir au sol dans les années qui viennent, en faisant pour cela les efforts budgétaires nécessaires, ou si Serval est le chant du Cygne des opérations au sol.

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