Intervention de Philippe Plisson

Séance en hémicycle du 19 juillet 2013 à 21h45
Modernisation de l'action publique territoriale et affirmation des métropoles — Article 45 quinquies

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Plisson :

Nous débattons depuis quatre jours et quatre nuits des métropoles, de l'organisation de Paris, de Marseille, de Lyon : compte tenu des enjeux pour l'avenir, il est important que nous puissions réfléchir à ces questions et que nous en prenions le temps.

Pour autant, la moitié de la population vit dans le monde rural. Il est symptomatique et édifiant de constater que le débat qui la concerne a lieu à cette heure de la nuit, le quatrième jour.

Enfin ! Il faut nous estimer heureux, puisque nous avons failli ne pas pouvoir débattre des amendements sur le pôle d'équilibre et de coordination territoriale que notre collègue Boudié va nous présenter.

Sur le fond, j'ai bien entendu tout ce qui a été dit au sujet des difficultés que rencontrent les zones urbaines : chômage, pauvreté, logement… Le problème, c'est qu'elles ont exporté leurs difficultés et que notre monde rural y a perdu son âme et sa spécificité par une mixité sociale brutale et inorganisée. Les populations poussées par le coût des terrains et du logement rencontrent dans le monde rural d'énormes difficultés d'intégration dans les communes où elles s'installent par défaut, mais aussi des problèmes d'emploi qui les contraignent à s'encastrer chaque matin dans les embouteillages pour retourner travailler à la ville désertée.

De là, une sensation d'abandon suscitant un sentiment de désespoir qui se traduit dans les urnes par une montée exponentielle des votes extrémistes dans nos campagnes. Alors que les villes s'organisent en métropoles pour relever les enjeux du siècle, le monde rural continue d'être géré par une myriade de petites communes ou d'intercommunalités croupions, certes sympathiques au plan de la proximité, mais souvent inopérantes devant les attentes des populations.

Les pôles d'équilibre et de coordination territoriale ont donc vocation à créer des intercommunalités qui vont mutualiser les moyens à la taille pertinente, pour une intégration à l'échéance 2016. C'est en tout cas ce qu'il faut espérer, car ce dont il est question, c'est de la création de métropoles rurales capables de soutenir un projet territorial – organisation du développement économique, du tourisme, des services à la population, des infrastructures, des services à la population, du déplacement, de l'urbanisme – pour qu'au final le monde rural soit en mesure de prendre en main son destin plutôt que de le subir.

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