Du point de vue plus théorique de la réflexion sur l'État social, on considère souvent que les pays nordiques offrent plus en services publics et moins en allocations, ce qui permet d'individualiser l'aide sans verser d'argent aux individus, en assurant des services publics financés par l'impôt.
Cette piste intéressante doit être élargie, mais nous nous y sommes déjà un peu engagés. De fait, l'indexation des prestations familiales sur les prix plutôt que sur la croissance est très défavorable et ces prestations ont mécaniquement beaucoup perdu au regard du salaire moyen. Parallèlement, la branche famille dépense tout de même de plus en plus pour le service public d'accueil de la petite enfance : l'effet de balancier de la dépense publique a déjà joué. Il n'a cependant pas été pensé politiquement et relève davantage d'une dérive que d'un choix démocratique. Ce mouvement laisse des marges de manoeuvre à la branche famille pour investir dans la petite enfance – abstraction faite du déficit de cette branche, qui est à la fois conjoncturel et comptable, mais pas structurel.