Intervention de Pierre Lellouche

Réunion du 3 juillet 2013 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

Nous pouvons tous nous féliciter du mouvement que vous décrivez, monsieur le directeur, mais il bute sur l'inexistence de sanctions et sur l'attitude des grands émergents. Je ne perçois pas de monde vertueux si seuls l'UE et les États-Unis le sont.

Deux plaques tournantes du blanchiment sont membres de l'Union européenne : le Luxembourg et Chypre. Avant d'entrer au Gouvernement, M. Montebourg dénonçait les pratiques du Luxembourg et je regrette qu'il ait cessé de le faire ; nous sommes venus au secours de Chypre après la panique bancaire qu'elle a connue, cette crise monétaire résultant de la nature spéculative des dépôts placés à Chypre, qui proviennent notamment de grands pays d'Europe de l'Est. Tant que l'Union européenne n'aura pas combattu les pratiques douteuses développées par certains de ses membres, les avancées dans la lutte contre le blanchiment resteront illusoires.

On découvre au Sahel et au Mali que beaucoup d'argent provient de fondations islamiques installées dans des pays du Golfe. Les États affirment toujours que ce sont des entités privées qui financent la construction de mosquées et de madrasas à l'étranger, et qui soutiennent également des mouvements militaires que nous combattons. Le G8 a-t-il évalué les montants en jeu et place-t-il les pays concernés devant leurs responsabilités ? M. Gordon Brown a suggéré que cet argent soit placé dans un fonds qui financerait des investissements dans les pays du Sahel et en Afrique du Nord, où les besoins sont colossaux. Il s'agit de l'une des questions centrales des années à venir pour la sécurité internationale.

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