Intervention de Patrick Pailloux

Réunion du 16 juillet 2013 à 17h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Patrick Pailloux, directeur général de l'Agence nationale de sécurité des systèmes d'information, ANSSI :

Constituer une « cyber-réserve » est une excellente idée, que nous soutenons. Nous participons d'ailleurs à la constitution de cette réserve, avec le ministère de la Défense. Elle aurait deux composantes. Une réserve citoyenne aurait pour mission de trouver des relais d'opinion pour sensibiliser à ces questions, lancer des réflexions, organiser des réunions … Elle est en marche. Une réserve opérationnelle, prévue dans le Livre blanc mais qui n'a pas encore commencé d'être constituée, viserait, elle, à mobiliser des « sachants » auxquels faire appel en cas de problème. Elle permettrait de mobiliser des ressources supplémentaires en cas de besoin et pourrait motiver nos jeunes, à qui la notion de réserve peut sembler datée.

L'ANSSI n'a aucune responsabilité dans le domaine offensif.

Les services chargés de la cybersécurité et de la cyberdéfense ne sont pas nombreux en France, se limitant pour l'essentiel au ministère de la Défense et à l'ANSSI. Le ministère possède ses propres capacités défensives pour protéger les systèmes militaires. Décision a été prise de localiser au même endroit ses équipes de cyberdéfense et celles de l'ANSSI : nous avons emménagé dans un même bâtiment il y a quelques semaines, où se trouve donc regroupé l'essentiel de notre force de frappe en cyberdéfense. La structure chargée de coordonner la cyberdéfense dans notre pays, c'est l'ANSSI, où remonte l'ensemble des informations. Et la coordination s'effectue parfaitement.

Croyez bien que nous n'avons pas trop de ressources. Nous ne sommes pas en mesure d'aider toutes les entreprises victimes d'espionnage informatique et nous sommes obligés d'en inviter certaines à faire appel à des prestataires extérieurs. Le volume des attaques est tel que nous devons en permanence arbitrer pour décider de celles sur lesquelles nous mobiliser en priorité. Là est davantage la difficulté que de savoir comment se coordonner.

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