Monsieur le ministre, je ne peux, comme l'ensemble de mes collègues, qu'adhérer à cette vision d'une nouvelle agriculture et d'un nouveau modèle agricole pour notre pays. En effet, la raréfaction des ressources, l'augmentation de la demande alimentaire, l'usage accru de la biomasse à des fins non alimentaires, ainsi que les conflits d'usage du sol rendent ces évolutions nécessaires. Toutefois, si l'agro-écologie n'entraîne pas une baisse de rendement comme le craignent certains agriculteurs, sa mise en place prend indéniablement du temps. Comment accompagner la prise de risque liée à la modification des pratiques et encourager, à l'échelle des territoires, cette nouvelle forme d'agriculture ? Comment construire avec les collectivités territoriales ces changements si ambitieux ? Monsieur le ministre, j'approuve votre méthode, mais j'aimerais savoir à quel rythme, selon vous, se fera cette mutation.
Par ailleurs, notre commission est en train d'examiner le projet de loi sur l'accès au logement et à l'urbanisme rénové – ALUR. Ce matin même, nous avons évoqué la question de la lutte contre l'étalement urbain et l'artificialisation des sols. Certains de nos collègues considèrent que ce projet ne va pas assez loin en ce domaine. Lors de la mise en place de l'Observatoire national de consommation des espaces agricoles, à la présidence duquel vous m'avez fait l'honneur de me nommer, vous aviez manifesté votre volonté de traiter cette question dans la loi d'avenir agricole. Vous aviez également proposé d'élargir les compétences de l'Observatoire aux espaces naturels et forestiers. Qu'en est-il ? Pouvez-vous confirmer votre engagement de lutter contre l'artificialisation des sols ?