Intervention de Stéphane le Foll

Réunion du 17 juillet 2013 à 16h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Stéphane le Foll, ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt :

Nous en connaissons tous, à la campagne comme en ville… (Rires)

Il ne s'agit pas de remettre en cause la chasse, mais de se demander quelle est son utilité dans l'équilibre et la régulation des espèces. Dans certaines régions, la chasse « loisir » prend le pas sur la chasse « équilibre et biodiversité ». C'est le problème que nous aurons à gérer dans les années qui viennent.

M. Guillaume Chevrollier a soulevé les problèmes que rencontrent certains producteurs de lait avec Lactalis. Le Gouvernement avait décidé d'engager une négociation avec un médiateur et de forcer la grande distribution à débloquer 25 euros de plus par millier de litres pour les producteurs. La médiation a été acceptée et l'accord conclu. Or aujourd'hui, ce n'est plus la grande distribution qui pose problème, mais les transformateurs qui ne veulent pas donner ces 25 euros aux producteurs et qui en réservent une partie. C'est le cas de Lactalis et d'autres, qui prétendent que ce sont des avances qui seront remboursables plus tard. Mais ce n'est pas l'esprit de l'accord, sur lequel le ministre s'était engagé.

Nous avons reçu des agriculteurs de Mayenne qui, à juste raison, sont en conflit avec Lactalis qui, en outre, ne respecte pas les contrats passés. Nous devrons discuter ensemble, à l'Assemblée nationale, dans le cadre de la loi d'avenir, sur d'éventuelles corrections à apporter au mécanisme de contractualisation de la LMA – la loi de modernisation de l'agriculture. En effet, quand les agriculteurs de Mayenne protestent en disant qu'ils n'ont pas obtenu ce qui avait pourtant été négocié, on leur répond qu'on ne ramassera pas leur lait ! Il y a là un vrai souci.

J'ai parfaitement conscience de la situation, monsieur le député. Mais sachez qu'à l'origine, il s'agit un accord sur la revalorisation du prix du lait, qui, dans 80 % des cas, est appliqué de façon satisfaisante. Dans d'autres endroits, son application pose problème. En l'occurrence, Lactalis met en avant les volumes de lait qu'elle achète pour ne pas accepter davantage en termes de prix. Il faut tout de même savoir que Lactalis fait du volume pour exporter de la poudre de lait sur le marché international. Ainsi, l'entreprise se fait de l'argent en exportant, mais ne veut pas en redonner aux agriculteurs. Nous serons donc ensemble pour forcer les industriels et les transformateurs à répercuter cette hausse du prix du lait qui a été acceptée par la grande distribution.

Monsieur Philippe Noguès, les négociations entre l'Europe et les États-Unis sont un sujet majeur. En effet, il n'est pas question de laisser remettre en cause une conception de l'agriculture qui fait que l'on s'appuie sur des normes sanitaires, sociales, de bien-être animal, et surtout sur des normes liées à la définition des origines et de la qualité. Cela dit, aucun accord ne sera pris dans les mois qui viennent. Nous négocions ainsi depuis cinq ans avec le Canada et il n'y a toujours pas d'accord. Avec les États-Unis, les négociations n'aboutiront pas en cinq ou six mois.

Mandat a été donné à la Commission européenne. Ce mandat porte, notamment, sur les indications géographiques protégées – IGP – ainsi que les questions sanitaires et environnementales. Mais je vous rappelle que la Commission sera renouvelée l'année prochaine. Nous avons donc intérêt à être vigilants jusqu'au bout. Je connais la tendance de certains libéraux à considérer qu'une fois que l'on a conclu un grand accord sur l'industrie automobile, les grands services, etc., on peut s'en remettre à plus tard pour l'agriculture.

On ne peut pas demander à nos agriculteurs de faire des efforts et de respecter certaines contraintes, et ouvrir nos marchés à des agriculteurs qui ne les respecteraient pas. On marche parfois sur la tête ! Encore une fois, les libéraux ne sont pas avares de contradictions. Ils sont les premiers à insister sur le bien-être animal, à rajouter des normes… mais les premiers à dire que c'est le commerce qui fait avancer les choses. Il faudra que nous soyons vigilants ensemble.

Mme Valérie Lacroute est intervenue sur l'agro-écologie et l'agro-foresterie. Oui, l'agro-foresterie fait partie de l'agro-écologie. Nous devrons étudier comment l'intégrer. Les systèmes forestiers sont intéressants, puisqu'ils concourent à la biodiversité, favorisent la fixation de l'eau, permettent la production d'énergie, voire de fruits et contribuent à lutter contre certains parasites.

L'INRA tiendra un colloque début octobre, précisément pour mobiliser la recherche française autour de la logique de l'agro-écologie. Nous travaillerons, à partir du rapport de Marion Guillou, pour faire en sorte de générer de la connaissance.

Il faut se rendre compte que notre productivité et notre compétitivité sont liées à notre niveau de connaissance, comme à la maîtrise technique des écosystèmes. C'est en effet ce qui nous permettra d'économiser sur les intrants et donc d'être, en marges brutes et en marges nettes, beaucoup plus performants que d'autres. D'où l'intérêt d'investir dans ce domaine.

M. Bertrand Pancher m'a posé une question sur les stations météos. Je vais regarder ce qu'il en est, car je ne peux pas vous répondre maintenant.

Ensuite, je suis d'accord pour l'Observatoire des maladies du bois…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion