Permettez-moi, à titre, liminaire, de vous faire part de mon grand plaisir de venir à l'Assemblée nationale pour parler du sport de haut niveau. C'est la première fois et c'est un honneur.
Je souscris à ce qui vient d'être dit sur la parfaite organisation des Jeux de Londres, alors même que j'étais présent à Singapour en 2005, quand Londres a été choisie, à quatre voix près, devant Paris. L'équipe de France, qui s'est mobilisée outre-Manche, a été capable d'une belle réussite collective.
Après avoir participé à quatre olympiades, je suis conscient que les résultats se jouent sur des détails, et qu'il est difficile d'en tirer des enseignements valables pour tous les sportifs. Si trois disciplines se sont particulièrement bien comportées, il n'est pas certain qu'elles se situeront au même niveau dans quatre ans, ce qui devrait nous inciter à préserver les bases de notre système sportif. Certains expliquent la réussite des Anglais par le fait qu'ils ont ciblé leur effort sur quelques sports, mais je ne suis pas favorable à cette stratégie. Il y a dix ans, la natation française, qui a obtenu d'excellents résultats aux deux précédentes olympiades, connaissait de grandes difficultés, alors que l'escrime, aujourd'hui en crise, était à l'honneur.
Pour en venir à mon propre cas, c'est une belle histoire, après l'échec de Pékin, d'être revenu à un meilleur niveau et d'avoir remporté un titre à Londres. Par ailleurs, je me suis lancé le défi d'entrer au Comité international olympique (CIO). Depuis plusieurs années, je me suis investi dans le mouvement sportif, d'abord au sein de ma fédération, puis dans la Fédération internationale. Depuis quatre ans, je suis membre de la Commission des athlètes du CNOSF. Dans la continuité de ces activités, la logique voulait que je me présente au CIO. C'est un véritable enjeu pour le sport français que de se développer sur l'international. Dans cette démarche difficile, car nous pesons de moins en moins dans le sport mondial, les équipes du CNOSF m'ont accompagné.
Nous bénéficions d'une bonne organisation sportive, mais la gouvernance reste difficile car il faut concilier le mouvement sportif, le ministère et les fédérations, et maintenir la relation entraîneur-entraîné qui est la base de la réussite. Grâce à ma fédération, j'ai été aidé par un entraîneur rémunéré par l'État, mais d'autres sportifs, qui ont besoin d'un service plus personnalisé, recourent à un entraîneur du privé. Quand le cas se présente, il faudrait leur éviter de se mettre en marge ou d'entrer en conflit avec leur fédération. Nous pouvons améliorer la gouvernance pour mettre au point un service spécialisé dédié au très haut niveau. Pendant longtemps, il existait un service de préparation olympique, qui a évolué au sein de l'INSEP.