Merci de solliciter l'analyse de France Télévisions. Les Jeux olympiques ont été regardés au moins une heure, sur la durée de la quinzaine, par 75 % des téléspectateurs, c'est-à-dire par 40 millions de Français, ce qui est très satisfaisant. En l'espèce, il s'agissait moins d'une retransmission que d'un spectacle sportif, puisque nous avons remplacé les temps morts, qui risquaient de susciter l'ennui, par un teasing permanent – par exemple des reportages sur les sportifs ou sur la ville de Londres – donnant l'impression au public qu'il raterait quelque chose en s'en allant.
France 2 et France 3 ont diffusé les JO chaque jour entre neuf heures trente et minuit et demi. D'autres chaînes du groupe France Télévisions ont été sollicitées, comme France 4, pour la compétition de football féminin, et France Ô pour celle du football masculin. Tous les jours – à trois exceptions près –, nous sommes arrivés en tête devant TF1, pour la moyenne journalière des grandes télévisions.
Pour les Jeux paralympiques, je suis heureux qu'un champion ait reconnu le travail de France Télévisions, alors que des médias auxquels nous avions proposé d'acquérir les droits pour un euro symbolique n'avaient témoigné aucun empressement. Nous avons progressé par rapport aux Jeux d'Athènes ou de Pékin. La diffusion de trois heures de compétition en différé s'adapte au rythme des Jeux paralympiques, qui peuvent associer dans la même compétition plusieurs finales différentes en fonction du handicap. Nous leur avons consacré une heure par jour sur France 2 l'après-midi, sur France 3 en fin de journée et sur France Ô le lendemain matin.
On nous a reproché de ne pas avoir retransmis de direct, mais toute la journée, les cinq flux en direct des compétitions passaient sur le site internet de France TV sports, qui sera la télévision de demain. De même, pour les JO, les douze flux des compétitions étaient diffusés toute la journée en direct. Cela dit, le grand nombre de sous-compétitions du paralympique crée une difficulté supplémentaire en vue du direct.
De plus, chaque après-midi et chaque soir, la diffusion d'une compétition était précédée d'un reportage sur la manière dont un athlète a surmonté son handicap, ce qui nous semble une manière intéressante d'introduire le sujet. En dehors de Channel 4, en Grande-Bretagne, toutes les chaînes européennes qui ont retransmis ces Jeux sur le système classique de télévision sont dédiées au sport. Or l'État français, notre actionnaire, n'a jamais voulu doter France Télévisions d'une telle chaîne. Si tel était le cas, un direct serait plus facile à ménager.
La retransmission des JO, pour laquelle notre qualité a été reconnue, coûte cher. Le fait que les Jeux paralympiques aient lieu quinze jours plus tard au même endroit oblige à laisser sur place techniciens et journalistes, sans parler des équipements, ce qui augmente les coûts de production. Nous avons fait le maximum, mais le direct aurait demandé un effort supplémentaire de plusieurs millions d'euros. En tant que service public, le groupe France Télévisions, qui a acquis les droits de transmission des JO jusqu'en 2020, exerce sa mission. Pour Rio, il réfléchira avec les athlètes de la fédération française handisport aux moyens d'aménager la retransmission des Jeux paralympiques. Je n'ignore pas certaines critiques, émanant parfois d'extrémistes, mais le président Masson a su nous accompagner et reconnaître nos efforts.