N'ayant pas l'habitude de cet exercice, je vous demande de l'indulgence… Soucieux de soutenir la place des sportifs dans les instances internationales, je me suis entouré, pour intégrer le CIO, de sportifs référents dans chaque discipline. À ce niveau, il faut des relais non seulement pour chaque pays mais pour chaque sport. J'espère que cette stratégie nouvelle portera ses fruits.
L'après-carrière fait l'objet d'une interrogation constante au sein de la commission des athlètes du mouvement sportif français. Quant aux retraites, j'en entends parler depuis 2000. À présent que la loi est votée, j'espère que les décrets ne tarderont pas. Beaucoup d'anciens sportifs de haut niveau, dont certains ont concouru aux JO, connaissent des difficultés sociales et financières. Dans ma discipline, qui ne génère pas d'argent, les athlètes sont conscients de la nécessité de poursuivre leurs études et de trouver des pistes de reconversion. Dans d'autres, ils espèrent gagner suffisamment d'argent à un très haut niveau, ce qui est souvent un leurre. Les grandes écoles et le système éducatif français devraient pouvoir accompagner les sportifs, qui bénéficient d'un préjugé favorable.
Le prix des places aux JO est effectivement très élevé. Il est si difficile d'acquérir des billets que les athlètes ont du mal à en obtenir pour leur famille. À Londres, les demandes de places sont arrivées par millions, ce qui montre que le sport devient de plus en plus élitiste. Malheureusement, on voit mal comment inverser cette tendance car les investissements sont également énormes.
Dans l'organisation sportive française, qui est efficace, il faut introduire une certaine souplesse pour que les athlètes basés sur un territoire puissent travailler avec un entraîneur non fédéral. On ne gagne rien à les mettre en difficulté ou à les menacer de les exclure de leur fédération. Si nous voulons rester à la septième place à Rio, ce qui sera difficile, nous devons faire évoluer la gouvernance à cet égard.