S'il est intéressant que la mission d'information examine l'impact du gaz de schiste sur les prix de l'énergie, il conviendrait aussi de considérer de façon large ses effets sur la concurrence à laquelle seront confrontées nos industries électro-intensives ou gazo-intensives. Ce sont des effets indirects qu'on ne verra pas forcément en analysant le coût des marchés de l'énergie mais qui, pour autant, sont violemment ressentis par notre industrie.
S'il est possible de raisonner en la matière, quelle est, selon le groupe Total, l'évolution probable du prix du baril de pétrole dans les années qui viennent ? Avec un baril entre 100 et 120 dollars aujourd'hui, à quel horizon peut-on situer le peak oil, sachant que ce sont les coûts de production qui déterminent l'évaluation des réserves en pétrole de la planète ? Avez-vous, monsieur Sigonney, des simulations de l'effet qu'aurait sur vos activités une fiscalité différente sur le gazole, dont il est question aujourd'hui ?
Quelle est la stratégie de votre compagnie en matière d'exploration-production ? En prenant ses fonctions, le président de Margerie avait dit vouloir redonner à Total de l'énergie et du dynamisme sur ce plan. On a vu, depuis, que vous vous étiez retirés de l'exploitation des sables bitumineux dans le nord canadien, que les projets conduits en Russie, avec Gazprom notamment, étaient compliqués. Quelles sont aujourd'hui les zones à enjeu important pour vous ? Total est, je crois, partie prenante minoritaire dans le projet d'exploitation en Guyane. Où en est ce projet ?
Que présumez-vous de l'exploitation des gaz de schiste au Royaume-Uni et en Pologne puisqu'on commence à disposer d'éléments d'évaluation assez précis de l'importance des sous-sols dans ces deux pays ?
Enfin, vous avez tous deux parlé de l'hydrogène. J'ai vu que l'Institut des plasmas et de fusion nucléaire (IFPN) travaillait en relation avec la Russie sur l'exploitation de sources d'hydrogène. Est-ce un dossier auquel vous êtes intéressés ?