Intervention de Gérard Cherpion

Séance en hémicycle du 11 septembre 2012 à 15h00
Questions au gouvernement — Emplois d'avenir

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Cherpion :

Ma question s'adresse au ministre du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle.

Monsieur le ministre, notre assemblée va commencer l'examen du projet de loi portant création des emplois d'avenir. Alors que l'emploi des jeunes est un problème grave, votre gouvernement nous propose pour y répondre un projet bâti à la hâte et sans concertation. Est-ce la pression des médias, l'impatience des Français qui vous forcent à agir ainsi ? Car ce projet ne s'appliquera que fin 2012 et aurait pu être discuté dans les temps, ce qui aurait permis au Parlement de faire son travail. Au lieu de cela, nous allons devoir nous exprimer sur un sujet qui n'est abordé que de façon superficielle, avec une concertation minimale du Parlement, contrairement à l'une des priorités affichées du Président de la République.

Sur le fond, votre volonté est de créer 150 000 emplois d'avenir, avec une dépense budgétaire de plus de deux milliards financés par l'endettement de l'État et des collectivités territoriales. Ce sont ainsi les mêmes jeunes auxquels vous donnez un emploi qui devront le rembourser en remboursant la dette du pays.

Comme l'a écrit l'économiste Pierre Cahuc dans un article « Emploi d'avenir, échec à venir », « toutes [les études] révèlent que les contrats subventionnés dans le secteur public ne jouent pas un rôle de tremplin pour obtenir un emploi ».

Le gouvernement précédent avait fait un effort considérable, en concertation avec les régions et le Parlement, pour développer l'apprentissage. Avec la même enveloppe budgétaire, il donnait une réponse aux 600 000 jeunes en apprentissage et alternance, avec un objectif de 800 000 en 2015, le tout pour des emplois pérennes, loin des 150 000 CDD que vous vous apprêtez à créer dans la fonction publique.

C'est en créant un environnement favorable à la reprise économique, en ouvrant encore plus l'accès à l'apprentissage, que nous pourrons redonner confiance à ces jeunes. C'est en améliorant la compétitivité des entreprises, en baissant le coût du travail, en nous appuyant sur les entrepreneurs des PME et PMI de ce pays que nous pourrons gagner la bataille de l'emploi. Ce n'est pas en augmentant la dépense publique que vous répondrez aux besoins de la jeunesse de ce pays.

Ma question est simple : quand allez-vous apporter les réponses pragmatiques que la situation nécessite, en particulier en termes de formation des jeunes ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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