Intervention de Monique Iborra

Séance en hémicycle du 11 septembre 2012 à 15h00
Création des emplois d'avenir — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Iborra :

Cher collègue Poisson, vous nous avez habitués à des exposés un peu plus brillants ! Vos arguments étaient surtout des arguties et l'on peut regretter que, devant l'urgence de la situation et le chômage des jeunes, vous vous soyez appliqué à les développer.

Vous le savez, mes chers collègues de l'opposition, la lutte contre le chômage nécessite à la fois du volontarisme politique – nous en avons – et de la modestie – ce qui paraît vous manquer. Votre bilan est récent, et permettez-moi de vous rappeler à quel point vous avez été inefficaces en matière d'emploi. Vous avez diminué année par année le budget de l'emploi dans les lois de finances.

Vous avez toujours considéré, sans le dire mais cela s'entendait, que les licenciements étaient la variable d'ajustement au service de la compétitivité des entreprises. La politique de la ville, celle des quartiers, des zones urbaines sensibles, ne représentait pour vous aucune priorité, au point que nous nous sommes interrogés sur l'existence même d'un ministre de la politique de la ville dans vos gouvernements. Vous avez sacrifié l'efficacité des services de l'État sur l'autel de la RGPP. Enfin, vous avez, de manière absurde et aveugle, démoli le service public de l'éducation.

Alors, oui, nous sommes soumis à l'urgence de la situation que vous avez laissée. Oui, nous devons à la fois réparer ce que vous avez détruit et reconstruire la cohésion sociale indispensable, qui passe par la lutte contre le chômage. Les emplois d'avenir, vous le savez, y participent, et les contrats de génération y participeront. Ils sont attendus par nos concitoyens.

C'est la première fois que la formation, la qualification sont au coeur des emplois aidés, ce que vous n'avez jamais fait. Au contraire, vous avez, par une centralisation abusive et contre-productive, méprisé les collectivités locales et leurs compétences, notamment celles des régions en matière de formation. Notre démarche est en opposition à la vôtre, qui s'est soldée par un échec non seulement sur le plan électoral, mais également sur le front de la lutte contre le chômage.

Mes chers collègues, le temps n'est pas celui des postures, c'est celui de la mobilisation de tous pour donner un avenir à ces jeunes et à leurs familles qui nous regardent, et je ne doute pas d'ailleurs que, tout en ayant voté contre notre projet de loi, vous serez heureux, sur le terrain, dans vos mairies, dans vos collectivités, de proposer cet outil aux jeunes que vous accueillerez dans vos permanences. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

(La motion de rejet préalable, mise aux voix, n'est pas adoptée.)

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