Intervention de Jean-Patrick Gille

Séance en hémicycle du 11 septembre 2012 à 15h00
Création des emplois d'avenir — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Patrick Gille :

J'y vois la marque de son honnêteté intellectuelle et de sa difficulté à trouver des arguments pour s'opposer au texte. Ce n'était d'ailleurs pas le sens de son propos puisqu'il proposait seulement de retourner en commission mais, là aussi, j'ai senti une contradiction entre sa volonté d'approfondir l'examen du projet de loi et ses explications en faveur d'une élaboration par décrets, sommant même le ministre de nous fournir dès maintenant les décrets et circulaires d'application. J'y entends de sa part le regret de ne pas être porteur du texte. À titre personnel, il avait d'ailleurs indiqué, j'espère que c'est toujours le cas, qu'il le voterait.

Monsieur Richard, vous parlez de précipitation, d'improvisation, mais le ministre a répété que cette mesure n'est pas une surprise, qu'elle était au coeur du débat des présidentielles ; elle était même, pour certains d'entre nous, au coeur du débat des primaires. Nous y avons donc travaillé pendant des mois, elle était sur la table depuis au moins un an. Et puis cette priorité, les jeunes et l'emploi, a été réaffirmée dès la victoire de François Hollande. Le Gouvernement a décidé d'accélérer le processus, mais cela n'a pas empêché les ministres de mener les concertations avec les partenaires sociaux et avec les associations représentatives des collectivités locales, ni nous de faire notre travail puisque la commission a siégé, la semaine dernière, de quinze heures jusqu'à vingt-trois heures, ce qui nous a permis d'améliorer le texte sur les points de vigilance que sont l'accompagnement, la formation et le pilotage du dispositif. Les ministres ont repris tout à l'heure ces améliorations à leur compte. S'il y a accélération du calendrier, c'est malheureusement parce qu'il y a urgence du fait de la dégradation de la situation de l'emploi et de l'attente de tous ces jeunes.

Oui, mes chers collègues, nous sommes impatients de voter cette loi et donc de continuer le débat, tellement impatients que nous proposons, et le ministre l'a accepté, d'accélérer le calendrier de mise en oeuvre en le réduisant de deux mois pour que nous puissions tous dans nos collectivités, dès le début du mois de novembre, proposer aux 500 000 jeunes en attente un nouveau contrat pérenne qui va leur permettre de bénéficier d'une rampe de lancement pour leur vie professionnelle. C'est pourquoi, mes chers collègues, je vous propose de rejeter la motion de renvoi et de répondre à l'attente de notre jeunesse. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et écologiste.)

(La motion de renvoi en commission, mise aux voix, n'est pas adoptée.)

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