Intervention de Bérengère Poletti

Séance en hémicycle du 11 septembre 2012 à 21h30
Création des emplois d'avenir — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBérengère Poletti :

Madame la présidente, monsieur le ministre, chers collègues, depuis les TUC de 1984, en passant par les CES, les CEC, les CAE, les CIE, les CUI, les CIVIS, les contrats d'avenir et aujourd'hui les emplois d'avenir, les emplois aidés ont toujours constitué pour les gouvernements, quels qu'ils soient, un outil utile pour répondre au problème du chômage.

La création de 150 000 emplois d'avenir aura certes mécaniquement un petit effet sur les chiffres du chômage à court terme, mais il ne s'agit là que de solutions d'attente. Même si elles sont préférables au chômage, c'est sûr, nous savons tous ici qu'elles ne sont pas la panacée, loin de là.

Quelques questions doivent se poser concernant ce nouveau dispositif des emplois d'avenir.

Premièrement, il va mobiliser près de 2 milliards d'euros en rythme de croisière, dans un contexte budgétaire très préoccupant.

Deuxièmement, il s'adresse à un public jeune, sans qualification, sans que figurent dans le texte des obligations de formation clairement définies. À ce propos, on ne peut que regretter que les entreprises d'insertion soient absentes du texte. Il faudra effectivement veiller à leur redonner une place car elles connaissent bien ce sujet.

Le Gouvernement aurait aussi pu choisir comme solution de développer l'apprentissage. C'est ce qu'a fait le gouvernement précédent mais nous pouvons aller plus loin encore. Deux tiers des jeunes apprentis décrochent un emploi à l'issue de leur contrat d'apprentissage, et 86 % au bout de trois ans. La recette de l'emploi aidé n'est pas forcément la bonne solution pour les jeunes sans formation.

Troisièmement, il ne s'adresse pratiquement pas au secteur privé. S'agissant des « emplois d'avenir professeur », il est étonnant et regrettable que l'enseignement privé et agricole soit exclu du projet de loi.

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