Intervention de Christian Paul

Séance en hémicycle du 11 septembre 2012 à 21h30
Création des emplois d'avenir — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Paul :

Nous sommes donc ici pour agir, pour que cette part nombreuse de la jeunesse de France retrouve un espoir et un chemin. Le retour de la puissance publique tel que nous le voulons doit aussi se traduire par la création d'emplois stables pour les jeunes Français.

Nous sommes ici pour, à l'occasion de l'examen de l'une des premières lois de cette législature, agir tous en militants de l'égalité des territoires. Les villes et les campagnes sont également dures pour la jeunesse. Les zones urbaines sensibles et le monde rural fragile sont souvent pour les jeunes les deux terrains extrêmes de l'exclusion. À cet égard, la discussion en commission a amélioré le texte pour mieux combattre les fractures géographiques et sociales.

Par ailleurs, nous entendons les questions qui sont posées dans le pays, et parfois même les inquiétudes. Nous savons tirer les leçons des programmes passés. Emplois jeunes et emplois tremplins des régions ont été des succès incontestables, faciles à évaluer.

La formation est essentielle ; les régions sont prêtes à y prendre toute leur place.

La préparation de la sortie du programme doit être anticipée et assumée, par les employeurs comme par les jeunes.

Nous saurons également adapter ce programme aux besoins des territoires et aux emplois d'aujourd'hui et de demain.

Mais nous sommes lucides et nous savons que ces mesures, à elles seules, ne suffisent pas. L'effort ainsi entrepris ne nous exonère en rien de l'immense offensive de réformes aujourd'hui nécessaire pour refonder l'école et inscrire la formation comme un droit tout au long de la vie au travail.

Les emplois d'avenir vont réparer en urgence beaucoup d'inégalités. Je pense surtout au poids de l'origine sociale dans la réussite scolaire, quand l'absence de diplôme signifie souvent l'impasse, tant l'emprise de celui-ci est forte en France. Mais, pendant les cinq années qui viennent, notre ambition ne sera pas seulement de réparer ces inégalités, elle sera avant tout de les prévenir.

Enfin – et je m'adresse là peut-être davantage à l'opposition –, nous récusons fermement les faux reproches.

Combien de fois les avons-nous entendus par le passé, quand nous avons créé les emplois jeunes, que vous avez supprimés, quand nous avons créé les emplois tremplin dans les régions ! Et nous les entendons encore aujourd'hui. Oui, les emplois d'avenir sont de vrais emplois avec, le rapporteur l'a dit, un vrai contrat, un vrai salaire et un temps plein. Au reste, au nom de quelle philosophie un emploi d'utilité sociale serait-il moins un vrai emploi qu'un emploi industriel ? Le travail de l'infirmière n'est pas moins noble que celui de l'ingénieur. Cela vaut également pour les jeunes qui vont entrer dans les emplois d'utilité sociale que nous proposons.

Nous récusons également l'idée qu'il suffirait – vous avez essayé et vous avez échoué – de s'en remettre au seul potentiel de création d'emploi des entreprises. L'économie d'un pays à croissance tiède – puisque vous avez laissé à la France une croissance nulle – ne fournit pas du travail à l'ensemble de la génération qui arrive.

Le redressement durable n'exclut pas qu'en urgence, nous sachions apporter des solutions concrètes et solidaires. La leçon de cette crise sans fin, au moins jusqu'ici, c'est que le marché ne peut pas tout et qu'il faut du courage politique pour bâtir des interventions efficaces. C'est pourquoi, d'ores et déjà, je souhaite avec vous à 150 000 jeunes Français, à 100 000 d'entre eux dès 2013, de trouver très vite toute leur place dans la société française et dans la vie au travail. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion