Intervention de Dolores Roqué

Séance en hémicycle du 11 septembre 2012 à 21h30
Création des emplois d'avenir — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDolores Roqué :

Membre de la commission des affaires culturelles, j'ai été particulièrement attentive aux dispositions de l'article 2 qui ont pour objet la promotion de la vocation d'enseignant chez les jeunes post-bacheliers, « plombés » par des déterminismes sociaux, économiques, voire culturels.

J'ai été particulièrement sensible, pour l'avoir expérimenté et validé, au fait qu'on privilégie progressivement, dans la mise en oeuvre du suivi, des formes de co-enseignement, de co-intervention avec l'enseignant titulaire. C'est un point essentiel qui répond à l'exigence de formation professionnelle sous la forme de ce qu'on appelait, avant la fin des IUFM, le tutorat pédagogique. Y revenir pour les emplois d'avenir professeur me semble garantir le volet pédagogique de la formation.

En effet, si l'université pourvoit aux contenus disciplinaires, si le savoir est une acquisition individuelle, les savoir-être et les savoir-faire – qui recouvrent la dimension pédagogique –, eux, peuvent grandement bénéficier de la transmission, du relais de l'expérience, surtout en matière de gestion de l'hétérogénéité.

On nous dira que le suivi, la formation renchériraient d'autant le coût du projet ; mais peut-on s'exonérer d'exigences pour fonder notre avenir ? Qui sacrifie l'école, la formation, l'éducation sacrifierait de fait l'avenir de la nation. Je me permettrai de rappeler que c'est un de nos pères les plus illustres qui prit la juste mesure des arbitrages nécessaires – comme nous dirions aujourd'hui – quand il déclara : « Si vous trouvez que l'éducation coûte cher, essayez l'ignorance. »

J'évoquais la transmission. Il s'agit d'une transition toute indiquée vers le deuxième étage de la fusée de la politique de l'emploi qu'est le contrat de génération, le troisième étant la saisine sur la sécurisation de l'emploi, fruit de nos négociations avec les partenaires sociaux. Autrement dit, mes chers collègues, sur le fond comme sur la forme, c'est bien d'une politique de l'emploi qu'il s'agit, d'une politique d'avenir volontariste, conforme aux valeurs de solidarité sociale qui nous portent, mais aussi conforme à l'ambition affichée, revendiquée, de proposer des solutions pragmatiques à la crise et au chômage. François Hollande l'a voulu en mai, il le fait en septembre. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion