Intervention de François Pupponi

Séance en hémicycle du 11 septembre 2012 à 21h30
Création des emplois d'avenir — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Pupponi :

Madame la présidente, messieurs les ministres, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, je me réjouis de l'examen par l'Assemblée de ce projet de loi qui vient matérialiser un engagement fort du Président de la République et du Gouvernement en faveur de l'emploi et de l'emploi des jeunes en particulier.

Dans nos quartiers populaires, près d'un jeune de seize à vingt-cinq ans sur deux est au chômage. Les conséquences de cette terrible statistique sont, bien entendu, une situation économique et sociale très difficile pour les habitants, mais aussi le développement d'une économie parallèle multisectorielle et profondément ancrée. Le trafic de stupéfiants et les violences qu'il peut entraîner ne sont que la partie visible de l'iceberg.

Face aux nombreuses barrières que ces jeunes des zones urbaines sensibles doivent franchir : discrimination à l'adresse, au faciès, absence de réseau... il était essentiel que ce projet de loi se focalise sur les territoires urbains défavorisés et je me réjouis de ce choix opéré par le Gouvernement.

Il faudra néanmoins rester particulièrement vigilant afin de s'assurer que les destinataires de ces emplois disposent de l'information suffisante et afin d'éviter que des personnes éligibles n'échappent à cette opportunité. À de trop nombreuses reprises, dans le passé, des dispositifs importants et ambitieux ont souffert d'une insuffisance de soutien sur le terrain et d'information auprès des populations concernées.

La destruction du lien social dans ces territoires, conséquence d'une crise économique dont les répercussions y sont démultipliées, ne pourra être enrayée que si nous faisons résolument des zones urbaines sensibles le coeur de cible de notre politique de l'emploi. Ce texte y contribue et augure des mesures à venir. Ainsi, je me réjouis de la signature ce matin au Sénat du renouvellement de la convention « Talents des cités » entre le ministère de la ville et la chambre haute.

Dans cet esprit, j'attends beaucoup des futures propositions du Gouvernement relatives aux emplois francs, qui permettraient de stimuler l'emploi, toutes composantes confondues, et l'activité économique dans les quartiers défavorisés, par des incitations sociales et fiscales à embaucher des habitants de ces territoires.

Aussi, mes chers collègues, ce texte ne constitue-t-il pas simplement une réponse à une courbe du chômage dont la croissance paraît immuable, mais une véritable ligne de vie pour les territoires défavorisés, ces territoires trop souvent oubliés de la République ces dernières années et dont les habitants ont pu se sentir relégués, exclus de notre société. Comme l'avait justement exposé Lionel Jospin en 1997 dans sa déclaration de politique générale : « Trouver sa place dans la société, c'est d'abord trouver un emploi. »

Enfin, la formation doit être au coeur de nos propositions pour l'emploi. Nous qui avons à proximité, dans mon territoire, le grand pôle aéroportuaire de Roissy, nous devons être en mesure de développer des offres de formation en lien avec les métiers des services de l'aérien ou les filières aéronautiques. Nous connaissons les métiers et emplois qui seront créés dans ce bassin : il s'agit clairement d'emplois d'avenir, mais l'offre de formation est aujourd'hui inadaptée et insuffisante.

Dans son texte, le Gouvernement prend des mesures en la matière. Je souhaite qu'il continue de soutenir par ailleurs les projets locaux visant à développer des pôles de formation adaptés à la spécificité de ces bassins d'emploi.

Mes chers collègues, je soutiens pleinement ce projet de loi qui donnera à notre jeunesse, à notre jeunesse défavorisée en particulier, un emploi et donc une place dans notre société. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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