Intervention de Michel Sapin

Séance en hémicycle du 11 septembre 2012 à 21h30
Création des emplois d'avenir — Discussion générale

Michel Sapin, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social :

Quant aux DOM-TOM, le chiffre est également bien supérieur à 40 %. Il est donc normal de prévoir une priorité même s'il n'y aura pas de public réservé. Ayez vraiment bien cela en tête car c'est ainsi que nous avons élaboré le projet de loi. Encore une fois, je comprends les préoccupations exprimées à ce sujet, mais comprenez bien le texte. Il s'adresse à tous les jeunes qui sont dans cette situation, avec une priorité légitime là où ils sont les plus nombreux et où la concentration pose une série de problèmes. Il faut que nous ayons bien la même compréhension de la proposition du Gouvernement.

À l'intérieur du dispositif, la question de ceux qui ont une qualification supérieure aux autres est abordée, et on donne des éléments de réponse. En effet, dans les ZUS ou ailleurs, des jeunes ont fait l'effort d'aller jusqu'au CAP ou au BEP car on leur a dit que s'ils faisaient cet effort, ils trouveront une solution. Or ils n'en trouvent pas. C'est normal que nous leur tendions la main en ciblant fortement, en l'occurrence, sur les zones concernées, comme sur certaines ZRR ou éventuellement sur les DOM-TOM. Ayons une vision claire du dispositif. C'est une pyramide : il y a le socle, ce que j'ai appelé le noyau dur du chômage des jeunes, puis ceux qui ont une faible qualification mais qui ont fait un effort, et à la pointe de la pyramide, la proposition des emplois d'avenir professeur pour ceux qui ont fait l'effort de passer le bac et de s'inscrire en première année universitaire parce qu'ils veulent être profs, mais qui ne peuvent payer les quatre années à venir. Est-il normal qu'ils arrêtent ? Non, parce qu'il faut savoir récompenser leurs efforts, d'autant plus qu'ils vivent dans des quartiers ou dans des zones en difficulté.

Voilà la logique profonde du projet. On peut la critiquer, dire qu'il pourrait y avoir d'autres solutions, mais quand il y a 500 000 jeunes dans une telle situation, qu'on ne vienne pas me donner des leçons sur la manière de lutter contre le chômage des jeunes sans formation ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.) Je suis tout prêt à entendre d'autres propositions et à admettre que ce n'est pas plus facile aujourd'hui qu'hier, mais qu'on ne vienne pas donner des leçons au Gouvernement. Si vous saviez comment faire, il fallait le faire alors. Nous, nous cherchons à proposer un dispositif qui tienne la route, même si on ne va pas résoudre tous les cas.

Pourquoi n'ouvre-t-on pas plus le dispositif aux entreprises ? M. Jégo a beaucoup insisté sur cette question. Beaucoup d'entre vous ont demandé pourquoi on ne l'ouvre pas plus en particulier aux petites entreprises et aux très petites entreprises.

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