Intervention de Michel Sapin

Séance en hémicycle du 11 septembre 2012 à 21h30
Création des emplois d'avenir — Discussion générale

Michel Sapin, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social :

Ayons conscience que plus l'entreprise est petite, plus la question de l'encadrement de ces jeunes, qui sont tout de même loin de l'emploi, est difficile. Il vaut donc mieux disposer déjà de structures adéquates. J'ai dit en commission qu'avec les emplois jeunes on embauchait des encadrants, parce que la plupart d'entre eux étaient à bac plus quelque chose. Aujourd'hui, nous voulons apporter une solution à ceux qu'il faut encadrer, ce qui demande une capacité d'encadrement, et ce n'est pas simple pour les associations, pour les collectivités locales ou pour l'économie sociale et solidaire. Il faudra un véritable effort. Mais, en contrepartie, je rappelle que 75 % du salaire sera pris en charge par l'État. Chacun voit donc bien qu'il y aura aussi du donnant-donnant en ce domaine.

Par ailleurs, M. Jégo et certains de ses collègues ont soulevé la question de la succession dans les très petites entreprises. Je souligne que ce sujet est pris en compte dans une des propositions que nous avons mises entre les mains des partenaires sociaux, dans le cadre du contrat de génération. Nous proposons qu'un chef d'une très petite entreprise commerciale ou artisanale, qui se prépare à partir à la retraite, puisse passer un contrat de génération avec un jeune salarié qu'il aura embauché pour préparer sa succession. Mais ne cherchons pas dans ce premier texte une réponse à tous les problèmes qui se posent à l'emploi des jeunes dans les entreprises françaises. C'est une première étape en réponse à une urgence sociale. Quant au contrat de génération, nous en discuterons bientôt puisque les partenaires sociaux se sont engagés à ce que le Gouvernement puisse déposer un projet de loi à la fin de cette année. Nous pourrons ainsi en débattre dans des conditions qui vous laisseront plus de temps qu'aujourd'hui, je l'admets, pour travailler sur le texte. Vous aurez alors un panel des outils mis à disposition de la lutte pour l'emploi des jeunes et, d'une manière générale, contre le chômage.

Mesdames, messieurs les députés, voilà ce que je voulais vous dire pour que nous partagions tous la conviction que, sur un tel sujet, on ne peut pas dire : « Tout cela ne vaut rien parce que vous êtes de ce côté-là de l'hémicycle. » (Exclamations sur de nombreux bancs du groupe UMP.)

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