De multiples études ont démontré l'intérêt du projet de canal à grand gabarit Seine-Nord Europe. Sur le plan environnemental, il contribuera à réduire les émissions de gaz à effet de serre en retirant cinq cent mille poids lourds de nos routes à l'horizon 2020. Sur le plan du développement économique et de l'emploi, il représente une bouffée d'oxygène pour les territoires concernés, grâce au chantier lui-même et aux quatre plates-formes multimodales prévues.
Ce canal, atout décisif pour la compétitivité des ports français, permettra en outre de relocaliser de la valeur ajoutée logistique, en encaissant les droits de douane en France — et non en Belgique — pour des produits consommés in fine dans l'Hexagone.
Le 5 avril 2011, le président Sarkozy avait pris la décision très attendue de lancer officiellement la procédure de dialogue compétitif qui doit s'achever cet automne, avec un démarrage des travaux au début de 2013 et une mise en service du canal en 2017. Pourtant, des inquiétudes se sont exprimées localement quant à la volonté effective du nouveau Gouvernement de réaliser ce canal. Vous-même, monsieur le ministre des transports, avez alimenté ces craintes en critiquant à plusieurs reprises le montage financier du projet et le principe même du partenariat public-privé. Certes, il faut étudier rapidement la possibilité d'obtenir davantage de financements européens et la phase pilote des projects bonds, lancés dans le cadre du processus de croissance pour financer les grands projets, est une nouvelle occasion à saisir. Pour autant, cela ne doit pas remettre en cause le calendrier du projet et son architecture financière, qui ont demandé des années de travail. Les inquiétudes des élus et des acteurs économiques appellent donc une réponse rapide, claire et sans ambiguïté. C'est pourquoi, confiant dans la continuité des engagements de l'État, je souhaiterais que vous nous confirmiez la volonté politique de réaliser le canal Seine-Nord Europe dans les délais prévus.