La démocratie se nourrit d’actes et de faits, elle se nourrit surtout de mots. C’est pourquoi il y aura toujours besoin de poètes parlementaires. Aujourd’hui, ces voix nous manquent, qui élèvent la pensée, qui font volcan et qui disent la folie des hommes ; ces voix qui nous disent aussi que la France est une nation noire et que le français est aussi une langue africaine. La souffrance des peuples ne demande aucune compassion, aucune bienveillance, aucune obligeance, elle est violence, révolte, révolution et, encore aujourd’hui, elle est résistance.
C’est pourquoi, en tant que parlementaires, nous sommes d’insolites bâtisseurs. « Tant pis si la forêt se fane en épis de pereskia, tant pis si l’avancée est celle des fourmis tambocha, tant pis si le drapeau ne se hisse qu’à des hampes desséchées, tant pis, tant pis si l’eau s’épaissit en latex vénéneux préserve la parole, rend fragile l’apparence capte aux décors le secret des racines, la résistance ressuscite, autour de quelques fantômes plus vrais que leur allure, insolites bâtisseurs. »
Alors oui, par-delà les murs du Panthéon, par-delà les mers et les océans, par-delà le temps, la résistance ressuscite.