Monsieur le président, ma question s’adresse à M. le ministre de l’intérieur. Permettez-moi d’y associer mes collègues Alfred Marie-Jeanne et Jean-Philippe Nilor.
Monsieur le ministre, je sais que, tout comme nous qui avons reçu vendredi dernier une délégation du collectif des gardiens de la paix des outre-mer, vous êtes sensible à l’amélioration continue du système de mutation des fonctionnaires de police.
Alors qu’aujourd’hui nombre de Français des outre-mer vivant en métropole doivent faire face à un déracinement familial pour exercer leur mission de service public, voilà que les difficultés s’accumulent et s’aggravent pour ceux dont l’espoir légitime est de retrouver leur terre de naissance qu’ils ont dû quitter pour intégrer l’école de police ou rejoindre leur première affectation.
Au-delà de cette insupportable coupure et des complications financières et affectives qu’elle engendre, les conditions de possibilité de retour sont de plus en plus contraignantes et de moins en moins rationalisées.
Comment accepter l’arbitraire d’un système qui finit par décourager tout espoir de retour avant parfois deux décennies ?
Dans des petits territoires comme la Martinique où nous devons faire face à des problématiques sécuritaires en hausse et à des effectifs en déficit chronique, même dans les zones de sécurité prioritaire au bénéfice desquelles nous attendons de profiter, cette année, du plan de recrutement de 6 000 agents que vous avez intelligemment lancé, les gardiens de la paix domiens ne sauraient attendre l’arrivée de la retraite pour rentrer au pays et servir chez eux.
Pourquoi ne pas revenir au système en place avant la réforme de 2002, fondé sur l’ancienneté de la demande et qui présentait le mérite de donner de la visibilité aux candidats qui ont des engagements des deux côtés de l’océan ?
Il faut également recadrer et rationaliser le critère des centres d’intérêts matériels et moraux.
Notre démarche n’est pas empreinte de naïveté : il ne nous viendrait pas à l’idée de réclamer un retour pour tous mais des critères beaucoup plus cohérents et prenant en compte les réalités dans lesquelles se trouvent nos compatriotes des outre-mer.
Monsieur le ministre, quelles mesures comptez-vous mettre en oeuvre pour rétablir une situation d’égalité des chances et revenir à des critères plus transparents… ?