L'incident Facebook est symptomatique de la situation. Il n'y a pas eu de bug technique, au sens strict du terme, mais il y a bien un bug sociologique et comportemental, lié à l'opacité absolue de ces réseaux et de leur fonctionnement, et si la panique a pu gagner les internautes français en l'espace de vingt-quatre heures, c'est bien parce qu'ils ont brusquement découvert qu'ils n'avaient pas la maîtrise de cet univers.
Vous avez raison, il y a un manque de transparence et de simplicité dans les offres que ces réseaux sociaux font à leurs clients. Le communiqué de presse que nous avons rédigé à l'issue de l'affaire n'a d'ailleurs pas dédouané Facebook de ses responsabilités. Au contraire, nous avons dit que cet incident montrait que l'opacité prévaut sur les règles de paramétrage, et que Facebook n'avait pas satisfait à la demande de la CNIL et du G29 de mettre en place un paramétrage par défaut beaucoup plus protecteur des données personnelles. De façon plus générale, nous sommes déjà intervenus auprès de Facebook sur les divers points que vous avez énumérés, et c'est pourquoi nous n'étions pas entièrement satisfaits de l'audit irlandais.
Nous allons continuer à exercer une pression sur Facebook, et voir comment nous pouvons agir sur un plan juridique vis-à-vis de cette société, établie je le rappelle en Irlande. Mais, en complément, nous attirons également l'attention de l'utilisateur final sur la nécessité d'être vigilant. Nous nous attacherons plus particulièrement dans les prochains mois à lui fournir des conseils et des outils pour la maîtrise de son activité en ligne.