Intervention de Marie-Louise Fort

Séance en hémicycle du 25 juin 2013 à 9h30
Questions orales sans débat — Mise en place des nouveaux rythmes scolaires

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Louise Fort :

Monsieur le ministre de l’éducation nationale, je souhaite vous poser des questions excessivement concrètes sur la mise en place des nouveaux rythmes scolaires. Dans la précipitation et par décret en janvier dernier, vous avez changé les rythmes et les maires de ma circonscription m’ont fait part de leurs difficultés. Le retour à la semaine de quatre jours et demi d’école induit inévitablement pour les collectivités des frais de fonctionnement et d’investissement supplémentaires. Comment recruter les personnels éducatifs en nombre et compétences suffisants pour encadrer les trois heures d’activités périscolaires supplémentaires prévues par la réforme ? Vous prenez le risque de transformer le temps scolaire en garderie ou en centre aéré.

Certes, les heures de garderie coûtent moins cher que les heures d’étude surveillée. Les enseignants, très sollicités par les communes pour participer à ces activités, seront-ils rémunérés en tant que tels ou en tant qu’animateurs ? Le salaire, comme vous le savez, n’est pas le même ! En outre, leur formation les prépare à enseigner, pas forcément à animer. Comment trouver des locaux et organiser l’encadrement des élèves en évaluant le bien-fondé et la pertinence des activités proposées aux enfants ? Beaucoup d’écoles de musique ou de danse contactées pour animer le temps périscolaire sont peu enclines à y participer, car les créneaux horaires de trois quarts d’heure sont trop courts et les locaux souvent inadaptés. Vous ne pourrez, même avec la meilleure volonté du monde, éviter les disparités qui ne manqueront pas d’apparaître entre les grandes villes dotées de moyens importants et les petites communes de nos campagnes.

Enfin, pour les élèves, plus de devoirs, donc plus d’études surveillées. Comment feront les élèves en difficulté qui n’ont pas la chance d’avoir des parents à même de leur offrir des cours supplémentaires ? C’est ce que j’appelle l’école à deux vitesses.

Vous avez rêvé, monsieur le ministre, d’un bel idéal qui se frotte aujourd’hui à la réalité. Le financement de la réforme pèsera lourdement sur les comptes des communes. Vous me répondrez que vous avez octroyé une aide financière à celles qui ont choisi d’appliquer les nouveaux rythmes scolaires dès la rentrée 2013. Elle est déjà insuffisante. Mais qu’en sera-t-il pour la rentrée 2014 ?

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