Tout d'abord, merci, messieurs, pour ces exposés, qui étaient très instructifs.
Vous nous avez dit, monsieur Repussard, que, a priori, le coût de l'accident de Fukushima pouvait approcher 1 000 milliards de dollars ou d'euros. Effectivement, c'est un chiffre très impressionnant. Quand on nous dit qu'il faut réfléchir aux moyens de mutualiser les coûts et qu'il paraît raisonnable de ne mutualiser que sur une dizaine de milliards d'euros, cela pose question. On voit bien qu'il faudra que l'on se saisisse de cette question, parce que le nucléaire est, par rapport à tous les autres types d'énergie, dans une situation complètement à part.
Deuxième point, vous nous avez dit, monsieur Minière, que le référentiel de sûreté français était l'un des plus sévères au monde. Je voudrais appeler votre attention sur une étude rendue publique le 11 octobre 2012. C'était une commande officielle du ministère de l'environnement du Land du Bade-Würtemberg à propos de la sûreté à la centrale de Fessenheim. Les conclusions, dont je vous épargne le détail, montrent que si l'on respectait le référentiel de sûreté allemand, la centrale de Fessenheim serait d'ores et déjà fermée. Cela a été annoncé par le ministre de l'environnement, du climat et de l'énergie du Bade-Würtemberg. Il se disait un peu surpris et alarmé : « Notre crainte que Fessenheim ne remplisse pas les exigences de sécurité s'est confirmée. Dans la plupart des domaines importants pour la sûreté, Fessenheim serait en dessous de l'état de sûreté des installations allemandes – et même, en partie, de celles que nous avons fermées pour des raisons de sûreté après la catastrophe de Fukushima. Au vu de ces résultats, Fessenheim doit être fermée au plus vite. 2016, comme le prévoit le gouvernement français, c'est trop tard. »
J'aimerais connaître votre sentiment à tous sur ce point.