Je vous remercie, madame la ministre, de toutes ces annonces en rafales qui toutes vont dans le bon sens.
Cela dit, je me permets de relever que l'augmentation du niveau de responsabilité des opérateurs en cas d'accident majeur à hauteur de 700 millions représente peu près 1 000 fois moins que le coût des dégâts occasionnés par l'accident de Fukushima, évalué il y a quelques instants par M. Repussard à 1 000 milliards d'euros… Nous sommes donc à un niveau de responsabilité qui reste très inférieur aux conséquences de l'accident.
S'agissant du référentiel de sûreté, vous avez dit à plusieurs reprises et à juste titre qu'il fallait élever les standards de sûreté.
Le débat que nous venons d'avoir avec les experts a mis en évidence le fait qu'avant de pouvoir donner des leçons à nos voisins, nous devrions peut-être nous poser des questions sur le standard de sûreté au niveau national. Les études effectuées notamment par le gouvernement du Bade-Würtemberg montrent que la centrale de Fessenheim ne pourrait pas continuer à fonctionner aujourd'hui si elle était jugée à l'aune des standards de sûreté en Allemagne. M. Repussard nous a expliqué que le niveau de séisme retenu au départ de la construction de la centrale de Fessenheim n'était tout simplement pas le bon… Cela pose question ! Si le niveau fixé il y a trente ans au début de la construction de Fessenheim en termes de sismicité n'est pas le bon, on peut se demander si Fessenheim peut continuer à fonctionner en France, alors qu'elle aurait été interdite de l'autre côté de la frontière. Voilà, en matière de référentiel de sûreté, des questions inquiétantes !
Sur la prise en compte enfin des préconisations de l'ASN dans le débat sur la transition énergétique, s'agissant notamment de la durée de vie des centrales, on comprend à quel point le fait de ne pas savoir si nous pourrons prolonger la durée de vie des réacteurs engendre une situation de vulnérabilité. Vous savez comme moi, puisque vous assistez à tous les débats, à quel point la question de la durée de vie des réacteurs est au centre des scénarios énergétiques : je ne peux que vous inviter, ainsi que le Gouvernement, lorsqu'il élaborera les choix qui nous seront présentés au Parlement sur les scénarios énergétiques, à choisir les scénarios les plus robustes, autrement dit les moins dépendants d'aléas aujourd'hui inconnus, et notamment quel sera le référentiel de sûreté. Ainsi, vous ferez en sorte que l'engagement du Président de la République de réduire le nucléaire à 50 % en 2025 soit tenu. Faute de quoi, nous nous retrouverons dans une situation d'extrême vulnérabilité au regard des besoins en énergie à notre pays.