Madame la ministre, nous avons beaucoup parlé de sûreté nucléaire lors de ce débat. Pour ma part, je voudrais revenir sur la question de la transparence en matière d'incidents nucléaires, en partant d'un exemple précis. La semaine dernière, dans mon département de la Vienne, la centrale de Civaux, pourtant une des plus récentes, sinon la plus récente, a fait la une des journaux : une responsable de l'ASN a sévèrement dénoncé une « mauvaise application des procédures et une tolérance trop grande pour les écarts constatés avec les normes en vigueur », ainsi que « de nombreux manques de rigueur, tant dans le domaine de la sûreté que de la protection de l'environnement ». Ces observations figuraient dans un rapport publié deux mois auparavant. La commission locale d'information, qui aurait dû le rendre public, ne l'a pas fait. Les services de l'État, qui auraient dû mettre ces documents, en particulier le plan d'intervention, à la disposition des membres de la CLI, ne l'ont pas fait non plus.
Malheureusement, des fuites de tritium avaient déjà été constatées dans la Vienne : un prélèvement d'eau avait été effectué le 4 janvier dernier, et c'est une fois encore par la presse que les membres de la CLI et les citoyens ont appris l'incident.
Ma ville de Châtellerault est alimentée en eau potable par les eaux de la Vienne, qui servent aussi, en amont, à refroidir les installations nucléaires de Civaux. Or la centrale a été construite juste au-dessus d'une nappe phréatique. À ce jour, aucune information n'a été donnée sur la réalité de la pollution.
Madame la ministre, vous connaissez ma position : je souhaite une sortie du nucléaire le plus rapidement possible. Toutefois, en attendant, il me semble que les citoyens ont droit à des informations fiables et transparentes en temps et en heure.
Aussi, quelles mesures concrètes êtes-vous prête à prendre afin que l'on en finisse avec la culture du secret ?