Mes chers collègues, nous accueillons aujourd'hui Mme Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la santé, pour l'entendre sur la retraite des femmes et les inégalités en matière de retraite, ainsi que sur les axes d'action prioritaires en matière de santé des femmes.
L'avenir des retraites et de notre protection sociale, qui figurait à l'ordre du jour de la grande conférence sociale, constitue l'une des préoccupations majeures de la Délégation. Le financement des retraites doit être sécurisé, ce que n'ont pas permis les réformes de 1993, de 2003 et de 2010. Nous tenons tous à la retraite par répartition. Nous souhaitons voir garanti un niveau de pension suffisant et, surtout, un régime de retraite juste et équilibré, en particulier pour les femmes. En effet, les écarts de pension – de l'ordre de 40 % – entre les femmes et les hommes n'ont pas été résorbés par les réformes antérieures ; bien au contraire, certaines mesures les ont aggravés, en particulier l'allongement de la durée de cotisation et le recul de l'âge pour bénéficier du taux plein à soixante-sept ans. Or nous le savons, ce sont surtout les femmes qui seront concernées par la retraite à soixante-sept ans.
Madame la ministre, lors du débat sur les retraites en 2010 – où vous meniez le combat pour le groupe de l'opposition –, nous avons eu beaucoup de mal à mettre ce sujet à l'ordre du jour, qui n'était pas considéré comme une priorité, et, il faut le dire, ce sont les femmes qui ont permis que l'on en parle un peu plus. La loi de 2010 « portant réforme des retraites » a introduit des mesures relatives à l'égalité entre les hommes et les femmes, en particulier le fameux article 99 sur l'égalité professionnelle – dont le décret d'application nous a fortement déçus, mais qui, je crois, va être revu.