Intervention de Michel Vauzelle

Réunion du 10 septembre 2013 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Vauzelle, président :

Monsieur le ministre, nous sommes heureux de vous accueillir pour cette audition consacrée à la Syrie. Je vous prie d'excuser l'absence de notre présidente, actuellement en Chine avec nos collègues Patrice Martin Lalande, Michel Destot, Seybah Dagoma et Philippe Cochet, dans le cadre des travaux de la mission d'information de notre commission sur ce pays. Votre audition à ce sujet était prévue mercredi dernier ; cependant, le Président de la République ayant décidé de convoquer ce même jour l'Assemblée nationale en session extraordinaire pour traiter de la question, l'audition a été annulée et aussitôt reprogrammée. Nous entendrons le ministre de la défense mercredi prochain, notre commission continuera de suivre de très près ces événements, notamment par le biais du groupe de travail sur la Syrie qu'elle a créé dès le début de la législature.

Je m'abstiendrai de commenter avant vous, monsieur le ministre, l'élément nouveau intervenu hier, et je me contenterai de rapporter un souvenir personnel. Lorsque, porte-parole de François Mitterrand, je me rendais à la salle de presse lors des grandes réunions internationales, je me rappelle que la position de la France était toujours insupportable : soit elle était singulière et la France était isolée, ce qui effrayait les Français ; soit la France suivait les Américains, et l'on disait : « Mais Charles de Gaulle doit se retourner dans sa tombe ! ». Autant dire que, à l'époque déjà, que nous suivissions les Américains ou non, nous avions tort !

J'observe par ailleurs que l'attitude adoptée par l'Europe à l'égard des deux grandes puissances européennes – ou euro-méditerranéennes – que sont la Russie et la Turquie n'a pas été très claire, ce qui les a humiliées. Depuis la fin de l'empire soviétique, la Russie est recroquevillée dans un espace restreint ; on peut donc comprendre que la question syrienne permette au président Poutine de reprendre pied au coeur même du dispositif international et de se faire entendre. Ainsi s'est-il trouvé, au G20, au centre de la scène politique alors qu'il aurait pu être marginalisé. Ce doit être pour nous un sujet de réflexion qui dépasse la seule question syrienne. La Turquie, quant à elle humiliée par les années passées à attendre son entrée dans l'Union européenne, se tourne naturellement vers l'islam politique et l'ancien espace ottoman.

Monsieur le ministre, vous avez la parole.

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