Président du groupe d'amitié France-Syrie, je puis témoigner de ce que le peuple syrien est aussi attaché à la France que l'est le peuple libanais. Il est du devoir des parlementaires français de prendre en considération la souffrance des victimes – et, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, 45 000 membres des forces progouvernementales sont morts, ce qui montre qu'il y a des victimes de tous les côtés –, des réfugiés, des personnes déplacées et des chrétiens qui souffrent beaucoup. L'ouverture que l'on entrevoit est positive et je ne doute pas que les garanties obtenues par les trois membres occidentaux du Conseil de sécurité sur le contrôle des armes chimiques permettront à la population de se projeter dans l'avenir. Mais, dans le contexte actuel, l'urgence n'est-elle pas d'obtenir le plus vite possible un cessez-le-feu assorti d'un gel des positions et un couloir humanitaire, puis d'essayer, par l'entremise de la Russie, de l'Iran, du Qatar et de l'Arabie saoudite, de trouver un compromis, y compris territorial ?
Enfin, qu'en est-il des deux journalistes français enlevés en Syrie ? Je n'ai aucune nouvelle d'eux, non plus que des deux évêques d'Alep, dont on peut penser qu'ils ont aussi été enlevés par des groupes de l'opposition. Le récit des otages italien et belge tout récemment libérés, expliquant avoir été kidnappés par l'ALS puis « vendus » à des groupes djihadistes, donne à penser que des garanties doivent aussi être prises du côté de la résistance armée, ou du moins de certains de ses groupes.