Intervention de étienne de Vanssay

Réunion du 11 septembre 2013 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

étienne de Vanssay, président de la Fédération interprofessionnelle des métiers de l'environnement atmosphérique, FIMEA :

La FIMEA représente tous les métiers de l'entreprise privée qui concourent à la réduction des pollutions atmosphériques. Elle recouvre des domaines aussi divers que l'ingénierie – conception ou réalisation –, les industries manufacturières, les services, la santé et l'environnement, ainsi que la réglementation, la normalisation, le droit, les assurances et la finance, sans compter les activités qui relèvent de la qualification des acteurs – formation, éducation, apprentissage – ou permettent de se projeter dans l'avenir : recherche et développement, innovation.

La fédération se donne pour mission de défendre la santé et la qualité de l'air. Quel meilleur message un élu peut-il porter ? Elle veut aussi structurer et développer la filière de l'air, qui est encore jeune, puisque ses intervenants les plus anciens n'ont qu'une vingtaine d'années. Cette filière multiple et dispersée doit s'organiser pour être forte sur le marché domestique et conquérir l'export, ce qui permettra de créer des emplois. La FIMEA constitue un vecteur puissant pour dynamiser les politiques publiques et diffuser un message à une multitude d'acteurs. Elle entend promouvoir le savoir-faire français en exploitant la thématique de la ville durable, à laquelle le Comité d'orientation stratégique des éco-industries (COSEI) est très attaché. Elle vise enfin à favoriser l'émergence d'une filière de formation, allant de l'éducation à la formation professionnelle, et concernant tous les niveaux de qualification jusqu'au doctorat.

En 2000, du fait des particules fines, l'espérance de vie a diminué de neuf mois en Europe, soit une perte annuelle de 4 millions d'années de vie, mais on escompte un allongement de trois mois à l'horizon de 2020, soit un gain de 1,7 million d'années. Actuellement, la pollution de l'air cause 386 000 décès prématurés par an en Europe, chiffre que nous espérons réduire à 251 000 en 2020. À cette date, le nombre de 110 000 hospitalisations graves par an chuterait à 47 000.

Le nombre de 21 400 décès prématurés par an imputables à l'ozone pourrait chuter à 600 et celui de 30 millions de jours sous médication respiratoire pourrait être réduit à 21 millions.

La filière de l'air n'a pas encore atteint sa taille critique, mais son marché peut être estimé à 1 milliard d'euros et à 10 000 emplois. Il ne s'agit que d'estimations, puisqu'il n'existe pas d'études concrètes sur un marché aussi dispersé, mais nous pensons que le chiffre d'affaires peut être multiplié par dix en cinq ans, et atteindre un milliard d'euros pour 100 000 emplois, plus ou moins qualifiés, qui ne seront pas délocalisables.

Il s'agit de proposer à l'export la vente de services urbains intégrés, dans une logique de portage des petites entreprises par les moyennes ou par les ETI, et de celles-ci par les grands groupes. En somme, il faut mettre en place un chaînage, grâce à l'implication de l'État. Celui-ci doit amener les entreprises sur les marchés internationaux où elles trouveront des contrats et leur garantir qu'elles seront payées. Il doit être l'agent de recouvrement des dettes et des créances des entreprises privées auprès des États étrangers, notamment de ceux du Maghreb.

Nous avons formulé des propositions d'actions concrètes pour un budget de 500 000 euros. Elles visent à identifier et à cartographier, sur le plan économique, l'écosystème de l'air en France, dont nous ne possédons que des estimations, à mobiliser et animer des relais de l'air au niveau public et privé, en mettant la FIMEA en rapport avec le LCSQA, le réseau ATMO et des associations dédiées à l'environnement comme Air intérieur en réseau, qui se veut un vecteur d'information pour tous les dirigeants d'établissement recevant du public.

Nous vous proposons en somme d'agréger la valeur française pour le déploiement sécurisé de nos champions à l'international, de porter la communication sur le savoir-faire français en terme de qualité de l'air par le biais de congrès en France et à l'étranger, de démultiplier les initiatives territoriales en faveur d'une meilleure qualité de l'air, de définir des normes sanitaires, notamment dans les établissements recevant du public, pour les populations fragiles, de favoriser l'émergence de formations diplômantes et qualifiantes sur des plaques régionales, de fédérer sur le territoire une union sacrée pour l'air, permettant d'articuler normes, décrets, plans nationaux, objectifs globaux et réalités locales, enfin de structurer et de promouvoir l'école française de la qualité de l'air.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion