En Guadeloupe, la rentrée s'est bien déroulée, même si trois communes seulement ont choisi de mettre en place les nouveaux rythmes scolaires. Cette faible proportion s'explique par plusieurs raisons, au premier rang desquelles un taux de chômage qui avoisine les 30 %. Or beaucoup d'associations utilisent les locaux scolaires pour y pratiquer leurs activités et emploient des jeunes le mercredi et pendant les petites vacances scolaires. Souhaitons donc qu'en 2014, avec l'aide des collectivités les plus importantes, nous trouvions d'autres moyens d'aider ces associations, pour pouvoir généraliser la réforme des rythmes scolaires.
Par ailleurs, 80 % des écoles de Guadeloupe sont vétustes. Dernièrement, le préau d'un lycée et la dalle d'une classe de maternelle se sont effondrés tandis que, dans ma propre commune, deux établissements ont dû être fermés. Privées de la taxe professionnelle, les communes n'ont pas les moyens d'entamer les travaux nécessaires, et il est urgent de les aider avant qu'un drame ne se produise.
La charte de la laïcité est une bonne chose. Reste à espérer que les chefs d'établissement pourront vraiment la faire vivre.
Madame la ministre, vous avez parlé de l'absentéisme. J'ai instauré dans ma commune un conseil des droits et devoirs des parents, qui a permis à près de 90 % des élèves concernés de retrouver le chemin de l'école. Ce conseil est animé par des jeunes, tout juste sortis du lycée après un bon cursus scolaire. Ils connaissent donc le terrain et sont des repères et des exemples pour les enfants. À défaut de pouvoir mettre en place une école des parents, cela répond à un vrai besoin chez ces derniers.
Pour lutter contre la délinquance des jeunes, nous avons également mis en place le « Challenge CM1-CM2 », qui consiste à récompenser les meilleurs élèves, selon des critères qui prennent en compte le comportement, l'absentéisme, les retards ou la camaraderie. En dix ans, le taux de réussite dans nos collèges a ainsi progressé jusqu'à 87 %, et sans doute devrions-nous réfléchir à développer ce type d'expérience.
Enfin, nous souhaitons vraiment que, dans l'affectation des nouveaux postes d'enseignant, priorité soit donnée aux Ultramarins qui souhaitent leur mutation aux Antilles.