Je me réjouis que l'article 12 de la charte de la laïcité concerne la liberté pédagogique de l'enseignant, dont le droit à traiter toute question du programme est réaffirmé. Cependant, cela révèle en creux le fait que, dans certaines écoles, on ne peut plus enseigner aujourd'hui la théorie de l'évolution, la Shoah ou l'histoire des religions. C'est pourquoi cette charte est utile, même s'il ne faut pas sous-estimer le caractère délicat de sa mise en oeuvre.
Je m'inquiète par ailleurs de ce qu'en vertu de cet article 12, si l'on quitte le champ des sciences pour celui de l'idéologie, il ne soit plus possible demain de se dérober, par exemple, à l'enseignement de la théorie du genre. Enfin, l'article 12 évoque la laïcité politique, si souvent battue en brèche et au sujet de laquelle il me semble important d'effectuer un travail de pédagogie auprès des enseignants eux-mêmes.
L'article 7, quant à lui, évoque la nécessité d'une culture partagée. Celle-ci commence par la maîtrise de la langue française, dont trop de familles allophones ne perçoivent pas la nécessité. Or l'illettrisme comme l'analphabétisme peuvent rejaillir sur les enfants et leur capacité d'apprentissage.
L'article 9 rappelle enfin l'égalité entre les garçons et les filles, principe républicain auquel nous sommes profondément attachés. Je suis effarée de voir que le Conseil français du culte musulman a vu dans l'affirmation cette égalité une stigmatisation de sa communauté.
Le 16/03/2015 à 16:55, laïc a dit :
"Quand on en arrive à dire que nier l'égalité en droit fille-garçon, c'est faire de l'islamophobie primaire, "
Je me reprends moi-même, je voulais dire "quand on en arrive à dire qu'affirmer l'égalité en droit fille-garçon, c'est faire de l'islamophobie primaire..."
Il y a de toute évidence une tendance de la part des musulmans en France, car bien sûr il n'y a pas et il n'y aura jamais d'islam de France, mais seulement un islam en France, (c'est cela la laïcité, n'en déplaise aux théoriciens de la fausse république) de transformer toute critique de l'islam en islamophobie, en tentant de jouer sur la connotation péjorative de ce terme pour protéger tous les aspects archaïques et dangereux de cette religion. Cette volonté de jouer sur les mots est également reprise par certains politiciens, qui préfèrent manifestement défendre le communautarisme islamique plutôt que l'intégration par la laïcité, on notera donc au passage le double jeu de ces politiciens... Quand l'islam en France appliquera toutes les lois de la République, quand il ne transgressera plus la laïcité, notamment dans les cantines scolaires, et qu'il applaudira à l'égalité en droits hommes/femmes, on pourra faire le reproche d'islamophobie à ceux qui critiquent l'islam, mais pas avant.
Le 21/03/2015 à 18:56, ESSER a dit :
Respecter, appliquer, toutes les lois de la République AVANT de parler de "droits", en oubliant les devoirs,cela
coule de sourceS,Républiquaines et donc laïques!
Le 08/10/2013 à 09:35, laïc a dit :
Le CFCM, qui de toute façon n'a pas à exister dans une république laïque, montre ici toute l'étendue de son intégrisme et sa volonté de faire passer la charia avant les lois de la république. Quand on en arrive à dire que nier l'égalité en droit fille-garçon, c'est faire de l'islamophobie primaire, c'est prouver que vraiment l'islam n'a pas sa place sur le sol de notre République laïque, et qu'il doit être combattu jusqu'à ce qu'il revienne sur ses principes les plus incompatibles avec notre droit républicain.
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