Énerplan représente deux cents entreprises – principalement des PME – agissant dans le domaine du solaire thermique et photovoltaïque.
Le photovoltaïque emploie encore dix mille personnes malgré la perte de dix mille autres postes. Il s'agit de l'énergie dont la baisse du prix de revient a été la plus forte. En 2006-2007, l'énergie photovoltaïque était achetée 60 centimes le kilowattheure. Ce montant est désormais de 18,4 centimes pour les petites centrales. Le tarif trop élevé avait conduit beaucoup de financiers à investir dans ce secteur pourtant industriel. À la suite du moratoire, les financiers ont disparu mais de nombreux entrepreneurs ont emprunté la même voie. Depuis, de fortes économies d'échelle ont été réalisées : il est désormais possible de délivrer douze à quinze gigawatt-heures pour le coût de production qui permettait auparavant d'en fabriquer trois
L'énergie solaire n'est pas qu'une énergie d'avenir ; elle est surtout une énergie du présent. La filière, qui ne se limite pas aux panneaux solaires, doit être structurée en France car elle recèle, dans la compétition internationale, un enjeu considérable qui est une source de croissance potentielle. Il faut que des entreprises françaises puissent se développer sur le territoire national, grandir et exporter. Cela permettrait que le français devienne une langue de ce secteur, dominé aujourd'hui par l'allemand et l'espagnol. Les perspectives d'emplois sont fortes si les entreprises françaises et européennes peuvent accroître leur production afin d'en amortir les coûts et de réduire l'écart avec leurs concurrentes chinoises. Mais il n'y a pas que les panneaux, il y a aussi les études, la distribution de matériels, les installations, la fabrication de matériels électriques – onduleurs, câbles, protections –, la maintenance, autant d'éléments que l'on trouve dans la filière française.
Le photovoltaïque est constitué du solaire énergie, soit les centrales de moyenne ou de grande puissance, et du solaire bâtiment qui correspond aux toitures sur de l'habitat et des sites industriels. D'ici à 2017, la « fausse » parité réseau – celle calculée au regard du prix d'achat et non du coût de production – devrait être atteinte : le prix de l'autoconsommation devrait être inférieur à celui de l'énergie acquise sur le réseau. Cette parité sera plus rapide dans les grandes centrales que dans l'habitat, où le photovoltaïque doit venir en complément d'une bonne isolation.
L'évolution du photovoltaïque devrait être similaire à celle de l'informatique : la puissance de production va se décentraliser de la centrale à l'habitat qui produira son eau chaude et son chauffage, comme jadis l'immense calculateur s'est effacé devant les ordinateurs personnels. Dans cette évolution, les compétences des régions devraient s'élargir pour une production énergétique décentralisée.
Quant au solaire thermique, il s'agit d'une technologie largement répandue dans de nombreux pays étrangers du fait de sa simplicité. Les entreprises françaises furent longtemps en pointe et elles sont toujours présentes dans le secteur. L'assimilation avec le photovoltaïque et ses déboires a conduit à une relative désertion provoquée par le questionnement sur la pérennité des aides comme le crédit d'impôt ou le prêt à taux zéro. Le solaire thermique a donc, lui aussi, besoin de visibilité et de pérennité.