D'emblée, je dirai que la biomasse est une énergie locale, et même rurale, et une source d'emploi sur tout le territoire. En ce sens, je rejoins le député qui insistait sur l'importance des collectivités : elles sont un catalyseur de premier ordre.
Le député de la Meuse parlait des moyens financiers nécessaires pour concrétiser nos ambitions. En fait, les obstacles auxquels nous nous heurtons sont relatifs au développement de la filière, s'agissant plus particulièrement de la chaufferie bois.
La première inquiétude est liée à notre incertitude sur la pérennité du soutien aux installations – le fameux Fonds chaleur. Il nous faudrait disposer, entre 2013 et 2020, de 500 millions d'euros par an pour tenir les objectifs du Grenelle de l'environnement. Actuellement, et pour 2013, nous n'en serons qu'à 220 millions d'euros. Il est donc évident que nous allons prendre du retard.
La deuxième inquiétude est liée à la mobilisation forestière. Celle-ci n'a jamais été aussi dynamique, en amont comme en aval, depuis la création de l'organisation interprofessionnelle « France Bois Forêt », qui réunit la totalité des intervenants, producteurs ou transformateurs. Malgré tout, il reste beaucoup à faire. C'est essentiellement dans la forêt privée qu'on trouve du combustible forestier, mais nous nous heurtons à l'épouvantable atomisation des forêts françaises. Il faut mobiliser les 3,5 millions de propriétaires forestiers, très attachés à leur patrimoine et qui entendent le conserver pour leurs enfants. Or une forêt doit d'être entretenue, travaillée et produire du bois. Nous tentons donc, dans nos coopératives forestières, de faire du propriétaire inactif un producteur et un planteur.
Je rappelle que la forêt publique fournit très peu de bois-énergie car son exploitation est surtout orientée vers le bois d'oeuvre. Néanmoins, les coopératives forestières et ONF Énergie Bois assurent plus de 50 % de la consommation du bois-énergie en France.
Il y a quelques années, des incitations fiscales intéressantes ont été mises en place pour les propriétaires privés. M. Stéphane Le Foll, ministre chargé de la Forêt, est très sensible à cet aspect des choses. La dynamique forestière est en marche.
L'un de vous a évoqué un gaspillage autour du bois mort et des petits rémanents de coupe. Il se trouve que de nouveaux métiers sont nés : des TPE ou des PME sont particulièrement actives sur le petit bois mort. Ce dernier représente des volumes très importants et permet d'alimenter de grosses chaufferies industrielles ou collectives.
En ce qui concerne la méthanisation, les agriculteurs modernes et performants savent qu'elle constitue un facteur de rentabilité. Il y a encore beaucoup d'efforts à faire en ce domaine, mais un conseiller technique du ministère de l'agriculture s'en occupe activement.
Enfin, nous espérons que le fonds chaleur pourra gagner en envergure. En effet, nous sommes très en retard. Sur le plan purement administratif, nous travaillons avec les permanents du Syndicat des énergies renouvelables à lever deux ou trois contraintes, afin de faciliter les installations de biomasse. C'est le moment de se dépêcher.