Les énergies marines ont été peu citées malgré leur potentiel de développement. Cela dit, je voudrais corriger quelques points.
Plutôt que du second appel d'offres pour l'éolien en mer, je préférerais que l'on parle du deuxième. En effet, si un troisième appel d'offres n'intervient pas dans les deux ou trois ans à venir, les 6 gigawatts prévus pour 2020 seront inaccessibles : le deuxième appel d'offres ne nous conduit qu'à la moitié. La mise en place des éoliennes prend beaucoup de temps et un accompagnement est nécessaire.
L'appel d'offres pourrait également être ouvert à l'éolien en mer flottant et à l'hydrolien à partir des prospectives de l'IFREMER, lesquelles figurent dans certains plans. Nous pourrions produire 500 mégawatts avec l'hydrolien, 200 avec le houlomoteur, jusqu'à 1 gigawatt avec l'éolien en mer flottant, et encore 200 mégawatts avec l'énergie thermique des mers d'ici à 2020.
S'agissant des autorisations, l'expérience des sites pilotes et des sites d'essais prouve que, avant la mise en place effective des implantations, les durées sont à peu près équivalentes à celles nécessaires pour l'installation d'éoliennes terrestres : plus de six ans.
Il faut aussi se préoccuper des lignes. RTE se penche sur la question du réseau à déployer en mer. Malgré tout, nous restons éloignés de l'Allemagne et de la mer du Nord, où existe un réseau public auquel les fermes se raccrochent. Il y a encore beaucoup à faire.
Les énergies marines sont pour la plupart intermittentes. Je remarque que l'éolien en mer affiche des taux de charge un peu plus importants que l'éolien terrestre, dans la mesure où le vent est plus constant et plus fort en mer. C'est un élément à ne pas négliger, surtout dans le calcul des coûts finaux. L'hydrolien produit, quant à lui, une énergie que l'on peut prédire très facilement – c'est ce que l'on sait faire depuis plusieurs siècles s'agissant de la marée. C'est également le cas du houlomoteur, dont les taux de charge peuvent tourner autour de 30 et 35 %. Enfin, s'agissant de l'énergie thermique de mer, il existe une énergie thermique de base qui peut être produite à longueur d'année, comme en milieu naturel, avec les pompes à chaleur.
Tout à l'heure, je n'ai pas mentionné le nombre d'emplois liés aux énergies marines. On l'évalue aujourd'hui à 1 000 en comptant le déploiement de l'éolien maritime. Les prévisions sont de 40 000 emplois pour 2020.
Nous allons contribuer à la diversité des sources énergétiques. Je représente un ensemble qui ne demande qu'à se développer, ne serait-ce qu'en raison des particularités physiques différentes d'un lieu à un autre. Ce sont des énergies pour lesquelles il y a peu d'externalités, notamment d'approvisionnement. Reste le problème des aimants permanents, mais si nous passons à la supraconductivité, nous pourrons peut-être nous en passer. Quant au déploiement de l'éolien maritime posé, il peut sans doute relancer l'industrie sidérurgique : des centaines de milliers de tonnes d'acier seront nécessaires pour construire les éoliennes.
Enfin, je me réjouis du dépôt de l'amendement tendant à supprimer la règle des cinq mâts, laquelle pénalise aussi les sites pilotes et les sites d'essais en mer.