Intervention de Thierry Mueth

Réunion du 3 octobre 2012 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Thierry Mueth, président d'énerplan :

Plusieurs facteurs interviennent dans le choix d'une source d'énergie. Il y a les émissions de CO2. Il y a les risques associés – et, à ce propos, je remarque que l'on a rarement vu une centrale solaire exploser. Il y a les coûts en matière de sécurité, d'approvisionnement et de démantèlement. Il y a enfin l'avenir de l'export ou le risque d'importation.

Cela m'amène à parler de l'autoconsommation qui, jusqu'à ce jour, a été très clairement pilotée par les coûts. On peut trouver le moyen d'alléger très significativement la contribution au service public de l'électricité. Légiférer sur ce point serait à mon avis une bonne démarche, sachant qu'un certain nombre de projets ont d'ores et déjà été engagés. C'est le cas à Perpignan, où un projet a été lancé pour le marché Saint-Charles dont les chambres froides consomment beaucoup d'énergie. Ce dossier avait été lancé avec un tarif d'achat ; avec la disparition de ce dernier, il va se poursuivre avec un système d'autoconsommation.

Certes, le solaire n'est pas disponible en permanence. Je remarque tout de même que les bases de données d'ensoleillement sur les vingt dernières années montrent un écart entre une bonne et une mauvaise année limité à 10 %. Pour d'autres énergies, les variations peuvent être bien plus élevées. Si le solaire n'est pas stable à l'échelle du jour ou de l'heure, il l'est à l'échelle de l'année. Toutefois, il n'est pas intégré dans des modèles mathématiques de gestion car ceux-ci ne prennent en compte que des données horaires. Je pense que le savoir-faire de RTE et ERDF est suffisant pour enrichir les modèles existant en y intégrant une planification plus longue.

Lorsque j'ai dit que 70 % de l'électricité que nous consommons était d'origine nucléaire, j'ai utilisé des données figurant sur le site de RTE, qui retrace la consommation et de la répartition de la production. Et je confirme bien qu'à l'instant, 6 % de l'électricité que nous utilisons proviennent du charbon, alors que nous sommes en plein jour et que nous pourrions utiliser de l'énergie d'origine solaire.

Le jour où l'on saura stocker l'énergie, on aura surmonté l'intermittence. Mais il faut reconnaître que nous ne savons pas le faire. Voilà pourquoi il est important de consacrer de l'argent à la recherche sur le stockage d'énergie. Toutes les énergies en bénéficieront.

Je veux dire quelques mots sur les emplois. Le Gouvernement précédent avait décidé, pour soutenir des projets de grandes centrales au sol, de régionaliser les tarifs. Une fois que ces équipements ont été attribués à un ou deux acteurs, le système a été abandonné. Pourtant, la régionalisation des tarifs pourrait permettre une répartition plus large du gisement d'emplois sur le solaire. Enfin, la maintenance est à l'origine d'une activité tout à fait significative dans notre pays. Certes, une société ne se consacre pas uniquement à la maintenance photovoltaïque. Mais l'emploi est bien là, et je peux vous citer le nom de plusieurs entreprises.

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