S'agissant du biogaz, France biomasse énergie a organisé un colloque national le 13 septembre dernier à Rennes, ce qui prouve que nous n'oublions pas ce secteur d'activité. Nous avons accueilli trois cents personnes, dont deux cents agriculteurs. L'objectif du milieu agricole est de montrer les succès remportés en matière de biogaz malgré l'existence de freins importants, notamment financiers.
J'ai participé au lancement des assises régionales agroalimentaires et bois, qui ont été lancées par le ministère de l'Agriculture et qui se dérouleront jusqu'au printemps. Présente lors de cette première réunion, la Banque publique d'investissement s'est engagée à soutenir les agriculteurs dans le domaine de la biomasse.
Les biocarburants sont aujourd'hui la seule filière en substitution du carburant fossile. Les biocarburants de deuxième génération sont prévus pour 2020 et après 2020. Entre 2012 et 2020, l'objectif est d'incorporer 10 % de biocarburants dans les énergies fossiles. Je ne vous cache pas que c'est un secteur compliqué, et je ne pense pas que les objectifs qui ont été fixés seront atteints.
S'agissant d'un plan d'approvisionnement national en bois-énergie, il faut rappeler que le bois-énergie passe par des marchés régionaux, départementaux, voire cantonaux, avec un approvisionnement local. Il est compliqué de dresser un plan national. Malgré tout, l'ensemble des acteurs forestiers s'active. Les coopératives forestières ont créé une « super » coopérative pour le bois-énergie, le GCF – Groupe coopération forestière –associé à ONF Énergie pour répondre aux appels d'offres, y compris aux petits appels d'offres locaux. Il ne faut pas en effet que les grands projets biomasse nuisent aux petits ; c'est un danger, mais nous veillons à maintenir un équilibre.
Il faut également veiller à une pondération entre le bois-énergie et le bois d'oeuvre qui, avec le bois d'industrie, donne sa valeur à une forêt. À cet égard, la ministre du Logement, Mme Duflot, a signé un accord de coopération avec les forestiers sur les maisons à ossature bois : sur quelques 200 000 logements sociaux prévus, le bois sera intégré par les concepteurs – les architectes, les bureaux d'études techniques et les promoteurs.
Même si l'ONF fait partie du conseil d'administration de France biomasse énergie, ce n'est pas à moi d'apporter une réponse sur le travail clandestin : c'est à son directeur, Pascal Viné, que revient ce rôle.
J'ajoute que tout propriétaire privé d'une forêt de plus de quatre hectares est tenu d'avoir un plan de gestion qui l'oblige à s'adresser à un homme de l'art pour exploiter son territoire. Faute de quoi, les impôts fonciers peuvent être relativement lourds. Ce système contribue à limiter le travail clandestin dans la forêt privée.
Le bois bûche n'est pas un secteur oublié. Il est même très dynamique puisqu'il y a actuellement sur le marché de 750 000 à 1 million de mètres cubes de bois bûche. C'est un marché qui grandit, notamment en périphérie des grandes villes, dans les zones pavillonnaires où se sont installés les fabricants de chaudières bois. La livraison est même organisée directement dans les foyers.
Je voudrais également souligner que le volume de bois est très important en France. Sachez, par exemple, que les plaquettes forestières – la forme qui sera très rapidement majoritaire dans l'approvisionnement des chaufferies – passeront de 800 000 tonnes actuellement à 3,2 millions de tonnes en 2020. Pour cela, nous disposons de tout le bois nécessaire dans la forêt française. Et qu'on ne vienne pas nous dire que l'on va l'abîmer : il s'agit de la gérer intelligemment, comme on le fait, par exemple, dans les Landes.
Enfin, je vous encourage à vous procurer le Livre blanc que le SER (Syndicat des énergies renouvelables) a édité, car il comprend un gros chapitre sur la biomasse.