Je suis toujours intéressé par une séance d'autocritique publique puisque c'est une preuve de maturité. Reconnaître, en une cinquantaine de pages, six mois après avoir été le rapporteur d'un texte de loi, que ce texte était médiocre et qu'il convient de l'améliorer par une vingtaine de propositions me paraît en effet constituer un exercice intellectuel d'autocritique salutaire ! Cela ne veut pas dire que ces propositions sont plus lisibles que le texte lui-même, comme en témoigne, par exemple, la lecture de votre proposition n° 8 que je cite : « homogénéiser et fluidifier les décisions de dérogations relatives aux diplômés en zone urbaine sensible (ZUS), en s'alignant sur les pratiques les plus souples… ». Je vous en passe de plus extraordinaires comme la proposition n° 9. Votre autocritique méritoire reste peu lisible, ce qui me conforte dans l'idée que l'UMP a bien fait de ne pas voter ce texte. J'ajoute que les emplois d'avenir sont des dépenses imposées, par des pressions gouvernementales, à la SNCF, la RATP, La Poste, autrement dit à des sociétés qui n'ont vraiment pas besoin de créer des emplois inutiles et coûteux. La ville de Marseille ne souscrira pas d'emplois d'avenir parce que nous n'avons pas besoin de postes inutiles, que nous pensons que le contribuable doit être ménagé alors que les communes sont handicapées. La ville de Marseille préfère lutter contre la précarisation de ses propres agents, malmenés par l'État. Les emplois d'avenir sont une mauvaise méthode pour lutter contre le chômage des jeunes. Je rappelle un seul chiffre. Le chômage des jeunes atteint 20 % en France contre 2 % en Allemagne. Je vous invite à vous pencher sur l'apprentissage, l'école et sur la façon dont les entreprises allemandes sont gérées plutôt que d'inventer des systèmes qui ne servent à rien comme nous sommes en train de le faire actuellement. Bravo encore pour cette séance d'autocritique !