Au moment du vote du PLFSS pour 2013, notre majorité avait été soupçonnée de laisser filer sans discernement les dépenses de santé. Aussi faut-il souligner fortement la bonne maîtrise de l'ONDAM, en 2012 comme en 2013, qui nous permet de constater que les difficultés s'expliquent essentiellement par un manque de ressources.
La recherche de la bonne articulation entre le régime obligatoire et les complémentaires santé apparaît comme un des points clés de votre rapport ; nous souhaitons progresser en ce sens, sans envisager le désengagement de la sécurité sociale – que vous ne préconisez d'ailleurs pas, contrairement à ce que nous avons lu et entendu depuis hier soir. Nous estimons même qu'il faut réfléchir aux zones qui pourraient faire l'objet d'une reconquête sélective par le régime obligatoire de l'assurance maladie, le Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie étant chargé de penser ces redéploiements.
Avec l'aide de la Cour, nous souhaitons travailler sur la régulation des complémentaires santé. Pour y parvenir, il faut trouver les moyens d'exercer une pression sur les prix dans des domaines aujourd'hui insuffisamment couverts par l'assurance maladie obligatoire et pour lesquels les régimes complémentaires assurent le remboursement à des niveaux parfois indécents. Une proposition de loi, actuellement en discussion, devrait permettre d'agir en ce sens à travers les réseaux de soins. La fiscalité – qui avantage les complémentaires santé, en particulier pour les contrats collectifs – devra devenir un puissant instrument de régulation de ces organismes. La possibilité de solvabiliser les dépassements d'honoraires au-delà de 150 % doit être rigoureusement bannie.
Pouvez-vous préciser davantage vos propositions en ce qui concerne la nécessaire réorganisation du secteur hospitalier – que nous espérons voir figurer dans la stratégie nationale de santé que la ministre rendra publique la semaine prochaine ? Il faudra travailler sur les parcours de santé qui supposent le décloisonnement et la coopération entre hôpitaux et médecine de ville. Après qu'on a longtemps privilégié les restructurations aveugles au détriment des modernisations négociées, comment organiser cette collaboration, en particulier entre hôpitaux de proximité et maisons pluridisciplinaires de santé ?