Madame la députée, je sais votre attachement à la lutte contre les violences faites aux femmes et au combat pour l'égalité entre les hommes et les femmes, je sais ce que vous avez fait sur le terrain, et je tiens à vous dire combien je suis heureuse de vous voir porter ce message haut et fort au sein de la représentation nationale. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Je ne peux que vous donner raison : toutes les inégalités entre les sexes, toutes les violences sexistes qui malheureusement subsistent encore dans notre société trouvent leurs racines dans des stéréotypes, dans ces rôles que la société assigne aux unes et aux autres. L'école devrait normalement combattre ces stéréotypes et apprendre à les déconstruire, mais elle ne le fait pas toujours. Souvent, elle les conforte faute de suffisamment les mettre en question.
La refondation prochaine de notre école conduite par mon collègue Vincent Peillon sera l'occasion inespérée de travailler sur ces sujets. Le Président de la République a rappelé hier les valeurs au coeur de l'école républicaine, au centre desquelles figure l'égalité.
Tout le monde doit bien comprendre sur ces bancs que lorsque nous parlons des stéréotypes ou des inégalités entre filles et garçons, il ne s'agit pas simplement d'un phénomène dont les filles seraient victimes. Les garçons en souffrent aussi. Lorsque l'on voit qu'en primaire, l'un des principaux problèmes est le retard pris par les garçons pour la lecture ; lorsque l'on sait que l'une des raisons pour lesquelles les Japon ou la Corée du Sud figurent si bien dans le classement PISA, c'est que les filles et les garçons y ont un même niveau de goût pour la lecture ; on réalise alors la nécessité de travailler sur ce sujet.
Quel est ce travail que nous allons conduire avec Vincent Peillon ? À tous les âges de la vie, dès la maternelle, nous allons mettre en place des programmes nommés ABCD de l'égalité.