J'ai été très sensible au fait que vous ayez qualifié – et avec délicatesse – France Ô de « chaîne alibi » – les commissaires ici présents, tous groupes confondus, sont unanimes à reconnaître que France Télévisions ne remplit pas ses missions, notamment France Ô.
Lors de sa campagne électorale, le futur Président de la République s'était engagé à rendre à France Ô sa vocation de chaîne dédiée aux outre-mer : bien que cet engagement ait été réitéré par le gouvernement, nous n'en prenons pas la direction.
La ligne éditoriale de France Ô continue d'être celle de l'ouverture au monde et à la diversité, où les outre-mer, malheureusement, ne figurent que de façon marginale. De plus, le dernier organigramme du groupe France Télévisions montre qu'il n'existe plus aucun lien entre France Ô et les Outre-Mer 1ère, le réseau des stations locales de télévision et de radio du service public dans les outre-mer.
Le projet d'avenant au COM transmis au Parlement, fixe des objectifs très minimalistes à France Ô et aux Outre-Mer 1ère. On constate des réticences manifestes de la direction de France Télévisions quant à la mise en oeuvre d'une nouvelle orientation éditoriale redonnant à France Ô sa vocation de chaîne dédiée aux territoires et départements d'outre-mer. Or une nouvelle grille de programmes centrés sur les outre-mer pourrait être mise en oeuvre à coûts constants, voire inférieurs à ceux de la grille actuelle. Il existe en effet une manière très simple et logique de valoriser la diversité des territoires : faire confiance aux équipes d'Outre-Mer 1ère, qui se trouvent sur leurs propres territoires, pour produire la richesse documentaire. Ils la transmettraient ensuite à France Ô, qui serait alors une chaîne de diffusion de la diversité de la France ultramarine.
L'intergroupe parlementaire des sénateurs et députés des outre-mer est particulièrement choqué par les programmes diffusés à l'heure actuelle par France Ô. Son président, le sénateur Georges Patient, a saisi le Président de la République en vue d'assurer une plus grande cohérence entre la politique des chaînes du service public et celle qui est mise en oeuvre pour les territoires et les départements d'outre-mer.