Intervention de Martine Martinel

Réunion du 18 septembre 2013 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Martinel, rapporteure :

Mes chers collègues, je vous remercie pour vos félicitations – il est vrai que le délai était très bref et que les documents qui m'ont été fournis étaient souvent imprécis.

Il s'agit ici uniquement d'un avenant au COM, qui en constitue donc nécessairement le prolongement, et non d'un nouveau COM. De plus, monsieur Kert, je n'ai pas reçu mission d'évoquer le projet de loi sur l'audiovisuel annoncé par Mme Aurélie Filipetti. Je l'appelle de mes voeux mais tel n'était pas le propos de mon rapport. Je ne représente pas non plus la société France Télévisions et ne saurais apporter des précisions qui ne m'ont pas été fournies.

L'expression « plume trempée dans le vitriol » ne peut que me flatter si elle me rapproche du duc de Saint-Simon et vient tempérer l'image un peu niaise de la provinciale bienveillante. Je récuse en revanche toute suspicion de malhonnêteté intellectuelle. Je remplis mon devoir de parlementaire en portant un regard aussi lucide que critique tout en m'efforçant de ne pas m'enfermer dans la langue de bois. J'ai voulu montrer qu'un avenant au COM n'est pas une formalité. Il eut été plus simple d'écrire quelques lignes en disant que tout va bien.

M. Michel Herbillon m'a soupçonnée de pratiquer, dans le rapport, un « Pflimlin bashing ». C'est à tort. Les députés de l'opposition partagent mes interrogations, notamment celles qui ont été soulevées lors de l'examen du projet de loi sur l'indépendance de l'audiovisuel. Les parlementaires ont la tâche de renseigner leurs électeurs avec lucidité pour leur donner envie de regarder la télévision publique.

Est-il logique que j'appelle à voter un avenant sur lequel j'ai émis tant de réserves ? J'ai cru comprendre que l'UMP le voterait également. Des questions demeurent certes mais il est important de donner un avis favorable à un avenant qui est un premier pas dans la bonne direction, comme l'a noté M. Pierre Léautey. Cet avis favorable doit être accompagné d'un suivi plus précis des tutelles. France Télévisions et les tutelles doivent également fournir un effort de transparence à l'endroit du Parlement.

Madame Tolmont, vous avez évoqué l'indicateur sur la place des femmes dans les programmes de France Télévisions : cet indicateur est nouveau et l'avenant n'apporte aucune précision méthodologique sur ce nouveau dispositif.

Monsieur Vlody, vous avez raison, il n'échappe à personne que la ligne éditoriale de France Ô n'est pas satisfaisante. Je tiens toutefois à souligner que les moyens du réseau Outre-Mer 1ère augmentent. Ses différents sites internet ont été refondus et sont de bonne qualité. Ce réseau remplit une véritable mission de service public, contrairement à France Ô.

Je suis d'accord avec les remarques de M. Marcel Rogemont. Je souhaite comme lui que la mission confiée à M. Laurent Vallet débouche sur des propositions concrètes et nous sommes confiants quant à l'évolution des relations entre producteurs et diffuseurs.

Je le répète, madame Buffet : cet avenant constitue un changement de cap, qu'il ne faut pas bouder. L'exercice a ses limites mais son mérite est de rétablir une trajectoire des ressources crédible.

Madame Nachury, vous avez évoqué la nécessité de concilier la souplesse du cadre et un suivi plus précis de sa gestion par les tutelles et je vous rejoins totalement sur le plan de certains objectifs.

Madame Genevard, je n'ai pas procédé à une attaque en règle de la direction actuelle. Mes constats rejoignent ceux de la mission de contrôle général économique et financier. Quant à l'expression « l'homme blanc en bonne santé », ces mots figurant dans le rapport entre guillemets sont de la plume de M. Hervé Bourges. Ils traduisent une part de vérité et je ne les renie pas.

Par ailleurs, mon rapport, à la suite de l'avenant, revient sur le déséquilibre entre la place des hommes et celle des femmes au sein de France Télévisions. Il ne me paraîtrait pas choquant de vouloir la parité à tout prix : il ne faut pas tomber dans le lieu commun selon lequel il n'y aurait pas suffisamment de femmes expertes – le même lieu commun a dominé trop longtemps en politique.

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