Intervention de Bernard Lesterlin

Réunion du 18 septembre 2013 à 11h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Lesterlin :

La préoccupation sémantique de notre collègue Poisson est légitime. Parler d'« accès à la souveraineté » ou de « référendum pour l'indépendance », ce n'est pas tout à fait la même chose, même si cela entraîne les mêmes réponses aux questions dont Philippe Gomes nous a rappelé l'énoncé.

Au-delà de la nationalité, du transfert des compétences régaliennes et des traités internationaux, il est important de redire l'importance de la souveraineté économique. La France a investi des sommes considérables dans les usines du nord, qui sont un élément de souveraineté fondamental.

Il faut cheminer vers cette souveraineté en se démarquant de ce qui a pu exister au XIXe siècle ou – plus récemment – à quelques encablures de là. Nous ne voulons pas d'un processus d'accès à l'indépendance identique à celui du Vanuatu. Faut-il rappeler que la revendication d'indépendance de Walter Lini et les violences qui l'ont accompagnée n'ont pas conduit à des relations idéales en termes de coopération ? Nous devons donc choisir nos mots avec prudence, et être déterminés à respecter l'expression du suffrage des Calédoniens. Peut-être devons-nous préparer un statut qui n'existe pas encore, un peu comparable au protectorat du XIXe siècle. Souvenons-nous que la reine de Wallis a demandé la protection de la France, mais que l'île est restée administrée par les chefferies coutumières. Nous avons un nouvel équilibre institutionnel à trouver, ce qui ne pourra se faire que dans une démarche consensuelle. Raison de plus pour adopter à l'unanimité les étapes qui nous conduisent vers cette échéance !

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