Présidente de la Commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale, je ne peux que saluer vos propos. J'ai moi-même rendu en juin dernier un rapport d'information sur l'approfondissement démocratique de l'Union européenne, qui est actuellement soumis à la sagacité des groupes politiques de l'Assemblée. Je suis satisfaite de voir qu'il existe entre nous des convergences de vues.
S'agissant des aspects économiques, nous nous rejoignons en particulier sur l'impératif d'une gouvernance plus claire de la zone euro, qui pourrait être symbolisée par la création d'un poste de « ministre de la zone euro ». Nous avons pour notre part considéré que l'exécutif européen incluait la Commission et le Conseil, qui sont tous deux responsables devant les Parlements ; sans doute faudra-t-il que la Commission soit resserrée et que sa composition réponde à une logique différente : on ne peut pas créer un poste de commissaire supplémentaire chaque fois qu'un nouvel État rejoint l'Union ! En revanche, nous proposons de créer, à côté du Parlement européen, dont les pouvoirs doivent être renforcés, une deuxième chambre, que nous proposons d'appeler « Assemblée des peuples européens », qui serait constituée de représentants des parlements nationaux. Ce bicamérisme permettrait d'associer les parlements nationaux, à travers leurs représentants, aux progrès de la construction européenne. Qu'en pensez-vous ?
Ne pourrait-on pas reconnaître l'existence de « biens publics européens », comme la défense ou les transports ?
Nous avons également proposé la constitution d'un service public européen de la transition énergétique ; cela rejoint la position du Président de la République française, qui estime que la question de l'énergie doit être traitée à l'échelon européen, mais aussi, me semble-t-il, la vôtre. Ne faudrait-il pas envisager la création d'une contribution aux frontières de l'Europe – une « taxe carbone » ?