La réduction des budgets de 2011 a entraîné la réduction de 400 postes permanents chez MBDA à l'horizon 20152016, sans compter l'impact sur les sous-traitants in situ et les emplois dans la filière industrielle. Ce chiffre de 400 était le solde entre un potentiel de 700 départs à la retraite sur la période 2011-2016 sur les deux sites de la région Centre et de la région parisienne et l'embauche de 300 jeunes – la pyramide des âges est relativement élevée chez MBDA, d'où l'objectif d'embaucher des jeunes pour transmettre les compétences. Aujourd'hui, la réduction de la production entraîne la suppression de quelque 500 ETP dans la filière missiles, dont 200 à 300 pour la seule entreprise MBDA. Toutefois, je tiens à répéter qu'une approche purement mathématique n'a pas de sens : d'une part, pour MBDA, les réductions en production sont principalement localisées dans la région Centre, d'autre part, il est nécessaire de procéder à une analyse fine des compétences, métier par métier.
Cette équation se fonde sur les objectifs à l'exportation que nous avons définis en 2011 et que nous avons maintenus en dépit d'une concurrence de plus en plus forte des Américains et des Israéliens comme du retard pris par certains contrats – je pense notamment au contrat avec l'Inde. Il convient donc pour réussir à maintenir cette équation d'améliorer nos résultats à l'exportation et de retrouver en France des marges de manoeuvre.
Nous consacrons autour de 100 millions d'euros par an à nos actions de R&D, de promotion commerciale et d'amélioration de l'efficacité, ainsi qu'au co-financement ou au préfinancement de contrats à l'export ou en direction de notre client français, comme dans le cas du MMP – pour un chiffre d'affaire de quelque 1,5 milliard d'euros, qui se réduira de manière significative en France. La composante « défense » est d'ordinaire moins élevée que la composante « sécurité ». La composante nucléaire aéroportée ou l'Aster Block 1 NT sont en effet des programmes qui touchent au coeur de la souveraineté, alors que le MMP répond à un marché plus commercial, que nous n'hésitons pas à financer. Si MBDA ne réalise pas ses objectifs à l'export, l'entreprise connaîtra des problèmes en termes d'amortissement des développements qu'elle a pris à son compte. L'objectif ne sera pas facile à remplir, compte tenu du fait que le MMP a pour concurrent le Javelin et le Spike, dont les coûts de développement ont été supportés à 100 % par le contribuable américain et le contribuable israélien, ce qui n'est pas le cas du MMP de MBDA.