Intervention de Antoine Bouvier

Réunion du 18 septembre 2013 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Antoine Bouvier, président de MBDA :

Lorsque j'ai en face de moi les personnels, les cadres et les organisations syndicales, lorsque je présente au CCE la situation de la charge et leur explique que notre équilibre dépend des exportations, croyez bien que tous les responsables de l'entreprise sont profondément affectés et impliqués.

Mon audition s'effectue dans le cadre d'une LPM dont le cadrage budgétaire est très avancé après avoir fait l'objet d'arbitrages au plus haut niveau de l'État : ma responsabilité de dirigeant d'entreprise est, sur la base de ces hypothèses, de définir la meilleure stratégie possible permettant à l'entreprise de sauvegarder les capacités technologiques et l'emploi. Le contrat avec Oman, que nous avons perdu, s'élevait à un milliard d'euros, soit deux années de notre chiffre d'affaire en France : croyez bien que l'ensemble du personnel de l'entreprise a accusé le coup ! Mais il est de la responsabilité des dirigeants de surmonter le plus rapidement possible les déceptions pour aller de l'avant.

Je vous rejoins lorsque vous insistez sur le fait que la LPM devra être effectivement appliquée année après année, faute de quoi la filière missiles s'écroulera. Dans le cadre budgétaire global de la LPM et dans celui des budgets alloués à l'industrie de défense, la filière missile subit une réduction supérieure à celle que connaissent les autres secteurs industriels, en raison de la priorité donnée aux plateformes – montée en puissance de l'A 400 M, du NH 90, du Tigre, du Rafale, des Barracuda ou des FREMM.

Non, monsieur Guilloteau, tout ne va pas bien. Ainsi, la perte de 500 ETP industriels pose un problème social majeur au centre de Bourges, qui n'a pas la même configuration en termes de départs à la retraite que celui de la région parisienne.

Non, monsieur Le Bris, nous ne sommes pas forcés de faire l'Aster B1 NT avec l'Italie. En revanche nous devons tout faire pour le produire avec l'Italie. Oui, nous avons des perspectives de coopération européenne sur l'acquisition à partir de 2021 du remplaçant du Hellfire équipant les Tigre : non pas avec l'ANL mais avec le MMP. Nous avons également la capacité d'utiliser d'autres produits de MBDA, tel que le Brimstone ou le successeur du PARS 3 aujourd'hui mis en service sur le Tigre allemand. Nous travaillons donc à tout un ensemble d'options dans le double objectif d'établir des coopérations permettant de partager le coût du développement pour le client français et de faire baisser le prix unitaire, et de relancer une coopération européenne sur les missiles de moyenne portée, un programme aujourd'hui purement national du fait que des décisions allemande et italienne d'acquérir des missiles Spike. L'objectif est bien de revenir à une perspective européenne et le MMP, successeur du Milan, est, à cet égard, un bon véhicule non seulement pour la France et l'exportation mais également pour nos partenaires européens.

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