Intervention de Éric Woerth

Réunion du 25 septembre 2013 à 12h15
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth :

L'utilisation du tendanciel ayant été très contestée, y compris par vous, il conviendrait de préciser en toute transparence la façon dont il est calculé. Je doute qu'on l'ait fait devant le Haut Conseil des finances publiques. Ne pas augmenter le point d'indice de la rémunération des fonctionnaires, par exemple, ou ralentir l'exécution de la loi de programmation militaire, ne constitue pas une économie : ce sont là des choix politiques.

Je constate d'autre part que le déficit public que vous affichez aujourd'hui est à peu près le même que celui que vous affichiez l'année dernière. Cet immobilisme ne laisse pas de m'inquiéter pour l'année prochaine ! Et vous ne pouvez plus invoquer la crise et la récession passées : même si vous persistez à le nier, c'est nous qui avons eu à les affronter. Vous n'êtes pas aux prises, comme nous l'étions, avec un trou d'air majeur, mais seulement avec une atonie de l'économie.

Abstraction faite du tendanciel, les dépenses se stabilisent un peu. Je ne conteste pas l'effort de 1,5 milliard d'euros, même si l'on n'y inclut pas le programme d'investissements d'avenir – mais je me souviens que vous nous aviez reproché d'en faire abstraction, ce qui devrait vous amener soit à reconnaître que vous n'aviez pas raison à l'époque, soit à considérer que vous avez tort aujourd'hui et que notre pratique était plus vertueuse que vous ne le disiez !

En matière de dépenses sociales, le tableau des économies que vous nous soumettez est extraordinairement flou. Comment arrive-t-on, par exemple, au montant de 1,9 milliard d'euros d'économies sur les retraites ?

J'admire M. Pierre Moscovici qui annonçait à la télévision, la semaine dernière, 50 millions d'euros d'économies sur le budget de son ministère, et hier 120 millions. Mais je note qu'il a mentionné à ce propos les dépenses d'investissement en baissant la voix alors qu'il avait cité très clairement les dépenses de fonctionnement… Quoi qu'il en soit, ces sommes sont plutôt dérisoires au regard des enjeux, et elles ne sont nullement stabilisées. Il s'agit bien, contrairement à ce que soutient le rapporteur général, d'un rabot. Faire une liste d'économies est un effort louable, mais il faudrait dans ce cas en produire une liste complète – comme c'est le cas pour la liste des taxes – et non quelques exemples. De même, le Président de la République devrait bien dresser la liste des économies qui résulteraient des réformes structurelles réclamées instamment par l'Europe, sachant que ces réformes sont la condition du délai que nous avons obtenu pour le retour aux 3 % de déficit.

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